Il y a de l’électricité dans l’air. L’opérateur photovoltaïque Tysilio, basé au Technopôle de l’Arbois à Aix-en-Provence, a installé en novembre 2021 une de ses centrales solaires conteneurisées (Tysilio solar station) au cœur de l’aérodrome d’Aix les Milles. En bord de piste, Jean Pellet, le directeur général de Tysilio, dévoile un champ de panneaux solaires. La station produit une énergie propre et renouvelable (annoncée à 22kwh au top de l’ensoleillement). Elle est installée à quelques mètres d’un conteneur orange floqué au nom de l’entreprise aixoise – c’est à l’intérieur de cette « boîte » que la solution intelligente développée par Tysilio opère. Le client, l’école de pilotage Fly Provence, loue l’installation pour quelques milliers d’euros par an – contre 40 000 euros pour une acquisition sèche de la centrale.
Contrairement à l’énergie qui vient du réseau, la lumière du Soleil est gratuite et ne subie aucune variation.
Jean Pellet
Un peu comme pour une voiture, « cette installation alimente un petit réseau électrique, qui alimente lui-même un chargeur, lequel est branché à la batterie de l’avion », nous explique Jean Pellet. Une technologie qui offre à Fly Provence, présidée par Hervé Berardi, l’opportunité de réduire sa dépendance au réseau électrique public. La solution Tysilio déployée dans le conteneur permet en effet d’alterner entre l’énergie fournie par la station solaire, et celle du réseau, afin de maintenir une capacité de charge efficace. « En journée, l’essentiel de l’électricité nécessaire pour charger l’avion est celle de la station », indique Jean Pellet. Mais lorsque la luminosité est trop faible, la centrale de poche fait la bascule, et le réseau public prend la main. C’est un phénomène de vases communicants.
Spécialisée dans le marché africain de l’autoconsomation photovoltaïque en BtoB, en forte croissance, la société Tysilio porte tout de même quelques projets en France. « Un marché d’opportunité », nous indique Nicolas Pagès, le directeur financier. Tysilio travaille notamment sur un projet aux Aygalades (15e), à Marseille. Une centrale de deux hectares sera mis en service fin 2023. « C’est un propriétaire (ndlr : le promoteur immobilier marseillais Patrick Dutti) qui veut valoriser son site en produisant de l’énergie, et cette production sera vendue à EDF (…) dans le cadre d’un appel d’offres de l’État ». La puissance crête du parc avoisinera les 2MWc.
Une collaboration bas carbone, économique et silencieuse
À notre arrivée, jeudi 20 janvier, en fin d’après-midi, deux aéronefs fabriqués par le constructeur slovène Pipistrel sont en cours de charge. L’opération dure environ une heure et offre 40-50 minutes d’autonomie – tout dépend de la batterie de l’avion et de l’ensoleillement. En terme de vitesse, les engins quasi-silencieux, utilisés au quotidien par les élèves pilotes de Fly Provence, atteignent la centaine de kilomètres/heure. Et pour le plus grand bonheur des riverains : « pas d’émissions de CO², et pas de nuisance sonore », souligne Guillaume Allirot, instructeur à l’école de pilotage. Présent ce jour là, le sous-préfet Benoît Mournet observe la solution déployée par Tysilio, société lauréate du plan France Relance. Le haut fonctionnaire a profité d’un tour d’aéronef au dessus du Pays d’Aix, en tant que passager évidemment, le temps d’une dizaine de minutes.
Liens utiles :
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