Quinze jours après le blocage des armes françaises au Havre, le port de Marseille se retrouve à son tour en plein cœur du débat sur la vente d’armes à l’Arabie Saoudite. Le média indépendant Disclose indique mardi 28 mai qu’un cargo saoudien, le Bahri Tabuk, doit prendre livraison de munitions pour les canons français Caesar afin d’être envoyées à Jeddah. « Si les informations révélées par la presse se confirment (…) voilà un nouveau port français qui servirait à envoyer des armes utilisées pour le massacre de civils au Yémen », a dénoncé dans la foulée la fédération des Bouches-du-Rhône du parti communiste français (PCF) par voie de communiqué.
S’il attend la confirmation de l’information, le PCF se montre menaçant dans sa réaction rappelant la « longue tradition de lutte » du port de Marseille : « les salariés ont au cours de leur histoire toujours empêché ce genre d’agissement », met-il en garde. En conclusion, il demande « un moratoire sur les ventes d’armes ».
Pour Mélenchon, la France est « complice »
Le député de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon se joint à l’indignation dans un autre communiqué : « Par ces livraisons d’armes, la France se rend complice des exactions commises dans le conflit au Yemen qui a généré, selon l’ONU, la pire crise humanitaire au monde ». Ce matin, sur l’antenne de France Inter, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avouait qu’il s’agissait d’une « sale guerre qu’il faut arrêter » et il assurait que la France était très « vigilante sur les ventes d’armes à ces pays ».