Impossible d’y couper. Alors que le patron de l’OM multiplie les attaques frontales contre le gestionnaire du Vélodrome, Bruno Botella, directeur général adjoint de Bouygues bâtiment Sud-Est mais aussi président d’Arema, s’attendait bien à quelques questions sur le sujet. Lundi matin, la presse est invitée à visiter le nouveau quartier réalisé autour du stade (A suivre prochainement notre sujet sur ce programme immobilier). Après une rapide présentation du projet, il est évidemment interpellé sur les critiques acerbes du président olympien dans la presse : « Je ne répondrai à aucune question sur ce sujet », prévient Bruno Botella clairement agacé par les relances d’un journaliste. « Nous ne sommes pas ici pour parler de ça », insiste-t-il. Pourtant, Arema ne va pas pouvoir se terrer dans son mutisme très longtemps. D’ailleurs, la filiale de Bouygues est en train de préparer sa communication de contre-attaque. La société devrait réagir dans le courant de la semaine lors d’une conférence de presse ou au moins, par voie de communiqué. « Les mots de Jacques-Henri Eyraud sont violents. Ça nous a surpris », avoue une source proche.
Intérêts divergents entre l’OM et Arema
Le président de l’OM, Jacques-Henri Eyraud, veut le contrôle du Vélodrome et la fait savoir. Il a ouvert les hostilités mercredi dernier lors de sa conférence de presse de fin d’année au centre Robert-Louis-Dreyfus : « Je souhaite que les négociations aboutissent avant le début de la saison prochaine sinon, on en tirera toutes les conséquences », menace-t-il. Samedi, il revient à la charge dans une longue interview accordée à la Provence, plus remonté que jamais : « Les intérêts d’Arema et de ses actionnaires ne sont pas alignés avec ceux de l’Olympique de Marseille. Son intérêt n’est pas de dépenser de l’argent pour, par exemple, investir dans une pelouse de qualité internationale », accuse-t-il. Et de pointer du doigt tous les dysfonctionnement du stade : état de la pelouse, qualité de la sono, éclairage, l’offre de services insuffisante, défaillance du contrôle d’accès… Le patron de l’OM parle même de construire son propre stade, histoire de mettre la pression maximale sur Arema.
Du côté de la mairie, c’est le silence radio. Elle semble soigneusement éviter de jouer les arbitres dans ce match à haut risque même si JHE lui demande « plus de volonté politique » pour faire aboutir les négociations. Jusqu’alors, toutes les propositions faites à l’OM par Arema semblent avoir été rejetées : « Le partage de l’exploitation du stade avec Arema ne me semble pas un gage d’efficacité », affirme le président du club. Arema précisera certainement ses intentions dans les jours qui viennent.