Rien n’est jamais acquis en ce qui concerne le vélo. Alors que la ville d’Aix-en-Provence faisait figure de modèle à l’échelle du territoire métropolitain en prévoyant l’aménagement de 13 kilomètres de pistes cyclables en vue du déconfinement (contre 9 kilomètres à Marseille), la collectivité dirigée par Maryse Joissains semble faire machine arrière. Mercredi 20 mai matin, les habitants ont pu s’apercevoir que les marquages cyclables qui avaient été apposés sur les avenues Mauriat, Malacrida et Juvenal, entre le mur d’eau et Europe, ont été effacés. Un état des lieux acté par la Mairie elle-même dans la foulée, qui dans un communiqué évoque « des ajustements » réalisés.
« Après trois semaines de fonctionnement et alors que la circulation automobile n’a repris que modérément, la ville a constaté que deux portions doivent être reportées, du moins dans leur configuration actuelle : les portions Juvénal, inadéquat compte-tenu de la circulation habituelle et Malacrida-Mauriat, jugée dangereuse » dit la Ville, expliquant que « le maire a demandé aux services de travailler à des alternatives permettant de favoriser la pratique du vélo, sans pour autant bloquer la circulation de la ville ». Une façon de dire que la promotion de la pratique du vélo ne peut pas se faire sans être au détriment du trafic automobile.
« Le plan vélo est une priorité que nous n’abandonnons pas. Mais il doit toutefois être perfectionné et travaillé en étroite collaboration avec les associations qui promeuvent le vélo, en prenant en compte les contraintes des usagers qui n’ont pas d’autres choix que de se déplacer en voiture » précise Maryse Joissains.
Des associations qui, bien que consultées avant la réalisation des aménagements cyclables, ne semblent pas avoir été informés de l’effacement réalisé la nuit dernière. Olivier Domenach, président de l’Adava (Association droit au vélo à Aix), ne décolère pas, évoquant une « lamentable reculade ». « Nous ne pouvons que regretter cette volte face en l’absence d’un bilan de l’expérience et de concertation avec l’Adava qui milite depuis plus de deux décennies pour tenter de faire avancer la cause du vélo » déclare-t-il dans un communiqué.
La députée LREM Anne-Laurence Petel n’a pas non plus tardé à réagir (intégralité du communiqué ci-dessous). La candidate à la mairie d’Aix critique la gestion du dossier par le maire d’Aix et ironise sur la sincérité de son engagement. « Dix jours, c’est donc le temps pendant lequel Maryse Joissains aura tenté de nous faire croire que le vélo était devenu l’une de ses priorités pour Aix. »
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