A 28 ans, Maxime Marchand est depuis le 28 juin dernier le nouveau maire de Sausset-les-Pins, le plus jeune de tout le département. Il a créé la surprise en devançant de près de 20 points le sortant Bruno Chaix grâce à une fusion de quatre listes citoyennes de différents bords politiques mais surtout unies contre le maire en place.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots
Maxime Marchand : Je suis né à Marseille mais j’ai passé toute ma vie à Sausset-les-Pins. On ne peut faire plus Saussetois que moi. Agé de 28 ans, je suis papa d’un enfant d’un an et demi et je suis très heureux de le voir grandir ici. J’ai toujours été passionné par la politique. J’ai étudié à Science po Aix avant d’obtenir un master d’économie droit et gestion. J’ai commencé à travailler à 22 ans dans le domaine de la logistique et très rapidement, j’ai lancé ma société de transports dédiée aux objets d’arts.
Qu’est-ce qui vous a décidé à vous engager en politique ?
Maxime Marchand : Comme je le disais, je me suis toujours intéressé à la vie la cité et plus particulièrement à ce qui se passe localement. Mais c’est en 2017, lorsqu’Eric Diard a dû abandonner son poste de maire à cause de la loi sur le non-cumul des mandats, que la droite a mis le village à feu et à sang pendant des mois dans une guerre de petits chefs absurde. J’ai été révolté par ce triste spectacle. J’ai alors rencontré Jean-Pierre Berthier qui a présenté une liste ouverte et citoyenne pour proposer une alternative à la droite en place. Je me suis engagé à ses côtés et si nous n’avons alors pas remporté la victoire, cela m’a permis de faire mon entrée au conseil municipal et de découvrir vraiment de l’intérieur l’exercice de la fonction politique. J’ai appris la réalité du terrain, plus complexe qu’il n’y paraît. J’ai siégé pendant trois ans comme élu d’opposition mais j’ai voté 92% des fois pour les projets car il faut être constructif pour sa ville. Je ne suis encarté dans aucun parti et je refuse de m’enfermer dans un carcan.
Comment expliquez-vous votre victoire ?
Maxime Marchand : Je pense qu’il y a une réelle envie de changement de la part des habitants. Mais soyons honnête, j’ai bénéficié d’une conjoncture très favorable. Tout d’abord, il y a eu pléthore de listes. Six en tout pour un village de 7 000 habitants, c’est énorme. Et finalement, je ne suis arrivé que troisième à l’issue du premier tour. J’étais juste derrière Judith Agopian. Pendant le confinement, cette dernière a eu un gros souci de santé qui l’a empêché de poursuivre son combat électoral et elle a fusionné avec moi. J’ai aussi réussi à réunir le candidat LREM et la liste de Robert Habrand, l’ancien premier adjoint du maire sortant Bruno Chaix. En face, la droite est restée divisée. Notre union s’est surtout construite contre Bruno Chaix. C’est lui qui l’a facilitée même si j’ai toujours rêvé d’un rassemblement aussi large qui n’aurait peut-être pas été possible dans d’autres conditions.
Quelles seront vos premières mesures dans les cent jours qui viennent ?
Maxime Marchand : Premièrement, je vais réaliser un grand audit des finances. Il sera réalisé par un organisme indépendant pour avoir une vision claire de l’état économique de la municipalité. Ensuite, il va falloir agir vite pour les écoles. Les bâtiments sont en très mauvais état. Tous les ans, l’ancienne majorité mettait des emplâtres sur une jambe de bois au risque de voir un accident arrivé… On va donc créer deux écoles toutes neuves au plus vite. Il reste à décider du meilleur emplacement mais je ne déciderai pas tout seul. Je vais consulter les Saussetois pour faire le meilleur choix.
En tant que maire, vous êtes également de fait conseiller métropolitain. Comment comptez-vous utiliser cette institution et travailler avec les autres communes ?
Maxime Marchand : Honnêtement, je ne suis pas sûr d’avoir un poids énorme dans cette institution. J’espère évidemment qu’elle sera à l’écoute des besoins de la commune pour financer certains de nos projets mais je ne vais pas en attendre trop. C’est une structure encore jeune et il me semble qu’elle pourrait encore beaucoup progresser, notamment sur son organisation interne. Il faudrait porter une attention toute particulière au millefeuille administratif qui me semble particulièrement indigeste actuellement. Il y a encore beaucoup de personnels en doublon entre ceux de la Métropole et ceux des conseils des territoires. Tout cela coûte très cher et n’est pas forcément des plus efficaces.