Le suspense aura duré jusqu’à la dernière minute. La tête de liste de La République en Marche à Marseille, Yvon Berland, a finalement décidé de maintenir sa candidature au second tour dans les 6e et 8e arrondissements (4e secteur) de Marseille face notamment à Martine Vassal. Il est venu déposer officiellement sa liste en préfecture à 16h30 : « C’est l’occasion pour nous de continuer à faire passer nos messages. On ne va pas s’en priver », a-t-il déclaré à la sortie de la préfecture.
Le poids de Paris sur la décision d’Yvon Berland
Très partagée ces derniers jours sur la conduite à tenir pour ce second tour, La République en Marche a pris le temps de consulter ces militants avant de prendre sa décision : « On a réuni une quarantaine de personnes encore hier et ce matin pour savoir ce que nous devions faire et le maintien a été le choix de la majorité », assure-t-il. Il ne nie pas cependant le poids des instances nationales : « Paris a évidemment beaucoup pesé », avoue-t-il. Et il assure que ce choix de poursuivre a été pris en accord avec la direction du mouvement. « J’ai la confiance de Paris. Tout le monde est derrière moi », affirme Yvon Berland. Ce choix est d’ailleurs en lien direct avec la politique nationale du parti du président de la République. Le candidat marseillais va se servir de ce second tour comme d’une tribune pour asseoir les idées LREM à Marseille : « Si on se retirait, on aurait envoyé un très mauvais message à nos électeurs. Tout ne s’arrête pas après le 28 juin, il y aura d’autres élections après qu’il faut préparer », prévient Yvon Berland.
Une campagne différente après le Covid-19
Arrivé en quatrième position au premier tour avec 12,25% des voix derrière le Rassemblement national (13,3%) et surtout Olivia Fortin du Printemps Marseillais (24,4%) au coude à coude avec la candidate LR Martine Vassal (27,16%), Yvon Berland compte faire campagne un peu différemment : « Il y a eu le Covid-19 qui change beaucoup de choses. Je compte mettre avant les questions d’écologie et de santé, notamment l’organisation des soins, et l’employabilité sur le territoire avec un monde économique fortement bousculé par cette crise », indique-t-il. Malgré tout, il n’est pas dupe sur ces maigres chances d’obtenir un siège à la mairie. « Je ne cours pas que pour moi mais pour les idées », assure le candidat LREM.
Depuis plusieurs jours, La République en Marche n’a pas caché avoir entamé des discussions avec la plupart des listes encore en course pour les municipales à Marseille. « On a parlé avec tout le monde mais nous n’avons pas trouvé de propositions qui nous permettaient de faire passer nos idées. On a une ligne de conduite claire. On ne peut pas dire blanc un jour, puis noir après pour gagner un poste ou deux. Ce n’est pas notre vocation », explique-t-il.
Aucune alliance avec le Printemps Marseillais
Dans ce 4e secteur du centre-ville de Marseille, Yvon Berland se maintient car le risque de voir passer le Rassemblement national est faible : « Sinon, je ne me serai pas maintenu », rappelle-t-il. D’ailleurs, sur le secteur de Stéphane Ravier, les 13e et 14e arrondissements, il appelle clairement à faire barrage à l’extrême droite en votant pour le général Galtier, le candidat LR. Globalement, sur le reste de la ville, il ne donne pas de consignes de vote précises. Il dément formellement les rumeurs de soutien au Printemps Marseillais, représenté par Yannick Ohanessian, dans les 11e et 12e arrondissements. Il n’y aura d’ailleurs a priori aucun accord avec le Printemps Marseillais sur aucun secteur à Marseille : « Il y a tout de même nombreuses personnalités de la France Insoumise sur leurs listes. Ce parti tape beaucoup sur le Président de la République. Cela aurait été un peu paradoxal », justifie-t-il.
La candidate LREM dans le 2-3 rejoint Bruno Gilles
Enfin, sur les 2e et 3e arrondissements, la candidate LREM Maliza Said-Soilihi a finalement décidé de rejoindre la liste de Lisette Narducci, la candidate de Bruno Gilles sur le secteur. S’il ne semble pas partager cette position, il ne la désavoue pas complètement et parle de « tolérance » concernant ce choix. Un dernier secteur attire l’attention de LREM, les 15e et 16e arrondissements où Samia Ghali (DVG) est arrivée en tête à 25,8% mais reste dangereusement talonnée par la candidate RN Sophie Grech avec 22,17%. « Je soutiendrai Samia Ghali si elle se retrouve seule à faire barrage au RN », annonce Yvon Berland. C’était sans compter sur Jean-Marc Coppolla, le candidat du Printemps Marseillais avec 19,16% des voix, qui est finalement venu lui aussi déposer sa liste en même temps qu’Yvon Berland. Pris de court, le candidat en Marche avoue : « Alors, on verra ».
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