Rien ne va plus chez les marcheurs marseillais. Alors que les listes doivent être déposées mardi 2 juin au plus tard, une déclaration de la députée LREM Claire Pitollat dans La Provence jeudi 28 mai a mis le feu aux poudres. Elle appelle à un « travail d’association qui exclut les extrêmes », c’est-à-dire un rapprochement avec les listes de Martine Vassal, de Bruno Gilles ou de Samia Ghali pour battre le Printemps Marseillais. Contactée par Gomet’, la députée des Bouches-du-Rhône s’explique : « Le Printemps Marseillais compte dans ses rangs Sophie Camard, la suppléante de M. Mélenchon, notre principal opposant, et des têtes de listes communistes. Ce sont ces mêmes personnes qui bloquent le débat à l’Assemblée. On ne peut pas travailler avec eux », prévient-elle.
#Municipales2020 #Marseille : ce qui m’importe c’est de mettre des limites!
— Claire Pitollat (@ClairePitollat) May 28, 2020
Comment se dire progressiste & faire alliance avec des personnes qui ont soutenu le programme de Mélenchon en 2017
Stop aux extrêmes qui amènent à la haine & au protectionnisme
Mon entretien @laprovence pic.twitter.com/vu7M9zQ7mM
L’étonnement d’Yvon Berland
Peu présente médiatiquement depuis le début de la campagne, elle affirme avoir décidé de son propre chef de lancer cet appel : « J’ai estimé qu’il fallait dès à présent poser les limites ». Son intervention n’a pas été du goût d’Yvon Berland car elle affirme dans le quotidien qu’il « partage cette vision ». Information rapidement démentie par l’intéressé dans un tweet : « N’ayant eu de contact ni d’échanges avec Claire Pitollat depuis plus de 6 mois, je m’étonne des propos ou pensées qui me sont prêtés », répond-il. Pourtant, malgré cette mise au point, la député insiste : « Ce sont des personnes du parti qui me rapporte la position d’Yvon Berland et il semble bien d’accord avec moi », répète-t-elle. Selon nos informations, LREM continue de discuter avec la plupart des partis encore en course, sauf le Rassemblement national, mais bien avec le Printemps Marseillais.
N’ayant eu de contact ni d’échanges avec @ClairePitollat depuis plus de 6 mois, je m’étonne donc des propos ou pensées qui me sont prêtés dans @laprovence. Mes équipes et moi-même travaillons dans l’intérêt des marseillais et marseillaises, sans dogmatisme mais avec pragmatisme.
— Yvon BERLAND (@YvonBerland) May 28, 2020
Cathy-Racon Bouzon et Mathieu Grapeloup condamnent
Certaines têtes de listes ont profité de l’appel de Mme Pitollat pour clarifier leur position : « L’envie de renouveau et le projet progressiste pour Marseille c’est avec le Printemps Marseillais que nous les partageons », lance Cathy Racon-Bouzon, candidate dans le 4-5, sur les réseaux sociaux.
Fusionner à Marseille avec une liste LR ou assimilée en serait une aussi. L’envie de renouveau et le projet progressiste pour Marseille c’est avec le @PrintempsMRS que nous les partageons. On ne transige pas avec ses idées pr un poste @olivia_fortin @BenoitPayan @MicheleRubirola https://t.co/JRb0pfUKYl
— Cathy RACON BOUZON (@RaconCathy) May 28, 2020
Son colistier Mathieu Grapeloup rejette également la proposition de Claire Pitollat : « L’appel de Claire Pitollat à se rassembler autour de Martine Vassal est une déclaration unilatérale qui n’engage qu’elle. Elle est surtout une trahison pour nos colistiers qui se sont engagés pour le changement et pour nos électeurs qui nous ont fait confiance. On garde le cap », tweete-t-il le même jour. Des réactions jugées « inquiétantes » par Claire Pitollat. Deux courants, un à gauche et un autre plus à droite, se dessinent dans les rangs des marcheurs marseillais et pour l’instant, rien n’est encore tranché.
Marseille, un enjeu national pour LREM
L’élection du maire de la deuxième ville de France intéresse au plus haut niveau. « A Paris, un rapprochement avec le Printemps Marseillais n’est pas envisagé », croit savoir Claire Pitollat. Pourtant, aucune consigne claire n’a été encore annoncée et la députée aimerait « une prise de position au niveau national ». Mais il n’est pas certain que le parti présidentiel aille dans le sens qu’elle espère. Le patron de LREM Stanislas Guerini a condamné l’alliance du maire sortant de Lyon, Gérard Collomb, avec les Républicains : « Il a passé la ligne rouge », a-t-il déclaré.
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