Un carton. Des accessoires en kits. Des rideaux… Voilà Claude Costelcade qui monte une drôle de construction. Quelques minutes plus tard, la structure est achevée. Voici « Votpak », la nouvelle cabine de vote. C’est au salon des maires des Bouches-du-Rhône que nous avions rencontré Claude Costecalde. Depuis janvier 2018, cet ancien éditeur de livres, commercialise un isoloir d’un nouveau genre, tout droit venu d’Irlande. De retour d’un « heureux exil de 32 ans en Irlande », il a décidé de se consacrer pleinement à cette nouvelle aventure. C’est devant le constat que les isoloirs traditionnels n’étaient pas adaptés à tous, et particulièrement aux personnes à mobilité réduite, que l’ingénieur irlandais Patrick McGonagle, a conçu il y a plus de 20 ans, une cabine de vote « adaptée aux besoins des tous les électeurs », souligne Claude Costecalde, distributeur exclusif de la marque pour la France et le reste de l’Europe.
Une cabine rebaptisée pour le marché français
De son nom anglais « fakplatt », la cabine a été rebaptisée « Votpak » pour conquérir un nouveau marché européen. Ses caractéristiques ? Pliable, elle tient dans le coffre d’une voiture en raison de ses dimensions (980X650 et 240 mm) pour 22 kilos. Son installation ne nécessite aucun outil. « Cruciforme, la cabine propose quatre postes de vote spacieux tout en occupant peu de place. Lorsque l’espace est limitée dans certains bureaux de vote, trois postes peuvent être assemblés au lieu de quatre», explique Claude Costecalde. Elle est aussi conçue pour deux postes avec des hauteurs de tablettes adaptées aux électeurs se tenant debout ou assis. Chaque poste dispose de rideaux pour assurer la discrétion, et au centre une corbeille permet de recueillir les bulletins inutilisés et jetés par une ouverture située au fond des tablettes. « Notre objectif est d’offrir une cabine digne des électeurs, de tous les électeurs ». Son coût : 850€ (HT) les quatre postes de vote et 650€ (les deux postes).
«Votpak », dans les 500 bureaux de vote marseillais en 2020 ?
Depuis sa création il y a 20 ans, « fakplatt », fabriquée dans une usine irlandaise, est en service dans 80 000 villes anglo-saxonnes, américaines et scandinaves. Entre 2000 et 5000 sont vendues chaque année, ce qui représente un chiffre d’affaires de « plusieurs millions d’euros, souligne Claude Costecalde, sans nous le communiquer. Il suffit d’avoir un état des Etats-Unis pour en avoir quelques milliers ce qui est le cas avec le Kentucky, par exemple, souligne le distributeur. Aujourd’hui, notre objectif est de nous étendre en Europe ». Depuis le salon des maires des Bouches-du-Rhône, le 22 mars dernier à Salon-de-Provence, « Votpak a pris un certain envol », confie Claude Costecalde, dont la cabine avait suscité quelques curiosités mais aussi intérêts des collectivités locales. La ville d’Aix-en-Provence qui avait prévu l’achat d’une vingtaine de cabines, « n’en prendra que deux dans un premier temps, avant une plus grosse commande plus tard ». La Ville de Marseille s’est dite également intéressée pour remplacer le matériel devenu trop vétuste dans les 500 bureaux de vote de la ville. Des installations datant de plus de 50 ans. L’achat de « Votpak » devrait entrer sur une ligne budgétaire en 2020 selon le distributeur, pour une somme d’un million d’euros.
Un nouveau modèle pour la Belgique
L’agent a également d’autres « touches », dans le Gard, le Languedoc-Roussillon et espère, ce 1er juin, convaincre quelques maires vauclusiens. Claude Costelcade ne craint pas un essoufflement du marché. Si pour lui les isoloirs ont fait leur temps, il n’est pas plus convaincu par la pérennité des machines de vote électronique. Par ailleurs, il s’appuie sur l’expérience. « Il a fallu près de 30 ans pour équiper le Royaume-Unis, l’Irlande et la Scandinavie. Nous avons beaucoup d’années devant nous pour équiper l’ensemble des pays européens », sourit-il. Il va d’ailleurs lancer dans quelques semaines un modèle spécifique à la Belgique. Une chose est sûre, Claude Costecalde veut faire de « Votpak », la star des élections.