Se souvenir du passé pour construire l’avenir. Nul doute que c’est cette maxime qui a poussé le service des archives de la Ville de Marseille à annoncer, jeudi 16 avril dernier, le lancement de l’opération « Mémoire de confinement ». L’objectif : récolter les témoignages des Marseillais, sous forme d’écrits, de dessins, de photographies, ou encore d’enregistrements sonores.
«Le rôle des Archives est plus que jamais réaffirmé en ce printemps 2020 », précise la Ville. En effet, la période de confinement restera un événement historique gravé dans la mémoire de ceux qui l’ont vécue, mais il convient de transmettre cette mémoire aux générations futures afin de ne pas commettre les mêmes erreurs. Ou, au contraire, de s’inspirer de la vague de solidarité observée depuis le début de l’épidémie. « Marseille est une ville chargée d’Histoire, qui a connu des épidémies à plusieurs époques », explique à Gomet’ Sylvie Clair, directrice des Archives de Marseille.
Les Archives se heurtent cependant à un obstacle : l’impossibilité de recueillir des dons et témoignages en mains propres, en raison du confinement. Pour l’heure, les seuls témoignages recueillis sont donc en format numérique. A la fin de la crise, les archives collectées pourraient éventuellement être exposées, avec l’accord des Marseillais concernés.
S’intéresser à la vie réelle des Marseillais
« Le problème des archives de la ville, c’est qu’elles laissent une trace de la vie administrative de Marseille, mais pas du vécu de sa population », reconnaît Sylvie Clair. L’idée phare de cette campagne « Mémoire en confinement » est donc de fournir un regard plus précis sur le quotidien des Marseillais en cette période. En tant qu’institution publique, les Archives de Marseille ont à cœur d’aider la population, en provoquant un échange grâce à la campagne. Depuis que cette dernière a été lancée, le 16 avril dernier, les messages affluent : «des personnes qui éprouvent le besoin de parler», analyse Sylvie Clair.
L’initiative a même pris une tournure inattendue, en révélant des situations de vie parfois extrêmement précaires, qui ont conduit les Archives à devoir alerter les services compétents de la Ville. Si la directrice des Archives reconnaît qu’elle a été surprise par certains témoignages, elle se réjouit que l’initiative séduise autant car cela permet de «construire la mémoire de Marseille, et surtout des Marseillais».
«Le jour d’après» à Martigues : l’initiative de la ville de Martigues rejoint dans l’idée celle de Marseille. Le but est de recueillir des photos de Martégaux avec un mot ou un message qui expriment leur vision d’après le confinement. Ces photos ont pour vocation d’être publiées dans le magazine Reflets de mai 2020. Pour participer, il suffit de remplir le formulaire ci-dessous :
Lien utile :
> Le public peut envoyer ses propositions à : memoireconfinement@marseille.fr