Xavier Miraillès, directeur des affaires publiques de Lime, présent aux 4e Rencontres du vélo et des mobilités douces le 23 mai à Marseille, tire le bilan de l’évolution des usages des vélos en libre-service et de l’évolution de leur offre depuis 2021. Il revient sur les engagements de l’opérateur pour le développement des mobilités actives et pour le territoire.
À Marseille, 1000 vélos Lime sont déployés sur la ville depuis 2021. Quel bilan pouvez-vous tirer de cette présence ?
Xavier Miraillès : En 2021, nous lancions notre service de vélo électrique en complément de nos trottinettes déjà présentes à Marseille depuis 2019. Lorsque nous sommes arrivés sur le territoire, l’usage du vélo était très timide dans la ville et surtout aucune offre de vélo en libre-service n’existait. Il a fallu persister, encourager les marseillais à pédaler et accompagner la ville sur le développement des infrastructures, telles que les espaces de stationnement.
Aujourd’hui, même si l’usage et la préférence pour les trottinettes prédominent, nous constatons un véritable engouement pour le vélo, et une demande en constante hausse. Si on regarde le mois dernier, comparé au mois d’avril 2024, on constate +126% de trajets effectués en vélo. Le nombre d’utilisateurs qui adopte ce mode de transport voit lui aussi ses taux exploser : entre 2021 et 2024, nous avons comptabilisé +170% d’utilisateurs actifs sur le vélo uniquement.
En termes de profil utilisateur, le vélo a cet avantage qu’il attire un public varié. Les usagers ont en moyenne entre 31 et 32 ans et sont pour 80% des résidents marseillais, plutôt que des touristes étrangers ou visiteurs. En revanche, les femmes sont sous-représentées (30%), c’est pourquoi nous avons pour ambition d’inciter davantage le public féminin à s’emparer du vélo et de notre service à Marseille. Nous remarquons également que nos vélos sont une réelle solution complémentaire aux transports en commun. Un tiers des trajets se fait en combinaison avec le bus, le métro ou le train. Face à cette demande croissante pour le vélo, Lime serait favorable à augmenter sa flotte à Marseille pour permettre de répondre aux besoins des usagers. En effet, si la préférence pour les trottinettes persiste c’est aussi grâce à une meilleure disponibilité sur le territoire.
Lime a la chance d’être un des rares opérateurs de micromobilité à fabriquer ses propres véhicules, ce qui nous offre la possibilité d’être agile
Comment vous adaptez-vous aux spécificités du territoire marseillais (relief, superficie, augmentation de la demande avec le tourisme) ?
X. M. : Lime a la chance d’être un des rares opérateurs de micromobilité à fabriquer ses propres véhicules, ce qui nous offre la possibilité d’être agile et d’apporter des modifications à nos vélos et trottinettes afin de pouvoir mieux nous adapter aux territoires et zones géographiques que nous desservons.
En janvier dernier, nous avons remplacé l’ensemble de notre flotte de trottinettes à Marseille pour mettre en circulation notre toute dernière génération, la Gen 4.1. Dotée d’un moteur plus puissant pour gravir les rues en pente, cette trottinette encore plus performante convient parfaitement aux spécificités de la ville. De même, ces dernières semaines nous avons apporté une modification à notre vélo en y ajoutant un accélérateur directement sur le guidon. 500 des 1 000 vélos électriques Lime sont désormais munis de cet équipement, afin de rendre nos vélos encore plus inclusifs. Cet accélérateur qui ne nécessite pas de force dans les jambes permet à tous de facilement appréhender toutes les rues de la ville, même les plus inclinées.
Enfin, nous savons combien la ville et la métropole tentent de réduire l’usage de la voiture individuelle pour accéder aux plages et aux Calanques, et c’est aussi notre mission. En collaboration avec la ville nous avons donc élargi notre zone de service, en amont de l’été, pour renforcer l’offre cyclable et l’essor du vélo le long du littoral sud. Tandis que dans le 8ème arrondissement de Marseille, Lime permettait déjà de profiter du littoral, le long du chemin des Goudes, cet élargissement du service permet de descendre jusqu’au bout de la route des Calanques. Il est désormais possible pour nos utilisateurs de parcourir toute la route du littoral en deux roues, depuis Marseille jusqu’à la Calanque de la Callelongue. Afin d’inciter le plus grand nombre, en juin, Lime a prévu de lancer une grande campagne promotionnelle, qui offrira les frais de déverrouillages à tous les utilisateurs qui choisissent de prendre un vélo ou une trottinette Lime pour se rendre aux plages et aux Calanques.
Concrètement, quels sont les engagements de Lime en faveur du territoire ?
X. M. : Depuis plus de 5 ans maintenant, Lime a pour vocation de compléter l’offre de transport en commun et d’offrir une alternative fiable et sans émission carbone à la voiture individuelle. D’un côté nous sommes concentrés sur la qualité du service, la maintenance de nos véhicules et l’amélioration constante de notre offre avec des nouvelles technologies ou des adaptations produit comme ça pu être le cas récemment.
D’un autre côté, nous oeuvrons pour que cette transition en faveur des mobilités douces se fasse dans l’apaisement et la cohabitation avec les autres usagers de la route. Nous faisons en sorte que le service soit correctement intégré dans l’espace public. Pour cela, nous menons régulièrement des campagnes de sensibilisation auprès de nos usagers, nous travaillons étroitement avec des événements locaux qui nous permettent de continuer à éduquer la jeune génération à respecter le code de la route et les règles de sécurité. Sur le terrain, nous avons des équipes en charge de ranger les espaces de parking dédiés à nos trottinettes et vélos, et de promouvoir les bonnes pratiques en matière de stationnement.
Nous travaillons également étroitement avec la Ville de Marseille et la Métropole pour équiper ces espaces d’arceaux vélos, afin d’empêcher l’occupation illégale par les automobilistes et de faciliter l’usage du service pour celles et ceux qui préfèrent privilégier la mobilité douce.
Comment oeuvrez-vous pour favoriser l’usage des mobilités actives ?
X. M. : Nous mettons en place diverses initiatives pour inciter les marseillais.es. à réduire leur utilisation quotidienne de la voiture. Par exemple, nous avons décidé de modifier notre politique tarifaire pour proposer un prix réduit de 10% pour les trajets qui commencent dans certaines zones géographiques, dans le but d’encourager les marseillais.es à utiliser davantage le service Lime en complément des transports en commun. Cinq zones, situées à la fin de lignes de tramway et de métro, sont concernées pour inciter les usagers à se tourner vers le vélo lorsqu’ils arrivent à la fin de leur trajet en transport en commun et éviter qu’ils ne se retrouvent sans solution de transport.
Cette réduction de prix s’applique aussi pour les trajets qui débutent dans quatre parkings relais situés en périphérie de Marseille (La Barasse, Einstein, La Rose), le but étant ici de réduire le trafic automobile en direction du centre ville et de favoriser une fois de plus l’usage du vélo.
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