À 10 jours du scrutin municipal, jeudi 5 mars, les équipes d’Yvon Berland ont réussi à remplir la salle du palais des congrès du parc Chanot. Près de 800 personnes, ont traversé, rond-point du Prado, un « comité d’accueil » de gilets jaunes et de syndicalistes notamment de Sud, vindicatif, mais peu nombreux. Venu des huit secteurs de la ville, le public a réservé un accueil enthousiaste aux binômes qui conduisent les listes et aux invités de la soirée. Symboliquement, c’est aussi un binôme, gauche droite, qui anime le meeting : Pascal Chamassian, ancien apparenté PS et Caroline Pozmentier-Sportich fraîchement sortie de la majorité de Jean-Claude Gaudin à la mairie.
Pascal Chamassian a fortement insisté sur ce qui est, dans cette dernière ligne droite, l’ADN de la liste : « la vie politique, c’est un engagement pas une profession, dit-il, ce qui nous unit c’est de travailler ensemble pour Marseille ». Ce positionnement « société civile », hors des partis, (290 candidats sans mandats précédents, 13 anciens élus sur la liste), fut illustré par le photographe Olivier Amsallem, qui dénonce à Marseille « le manque de puissance publique » et appelle à « plus de municipalité ».
Le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O en vidéo, et Laurent Nuñez ont apporté le soutien de la République en marche. Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, avait pris le temps d’aller dans le deuxième secteur discuter avec des commerçants et visiter la permanence de Maliza Saïd Soilihi. Sobre, sans notes, l’ancien préfet de police apporte son soutien au programme d’Yvon Berland, sur la sécurité soulignant qu’il avait « le courage de ne pas s’en défausser sur l’Etat », sur les transports où il déplore « les 96 % de déplacement des Marseillais en voiture, faute de transports en commun » et salue la volonté d’Yvon Berland de « recoudre cette ville ».
Le porte-parole de la campagne, député LREM et tête de liste dans le 8e secteur, Saïd Ahamada, qui a manifestement, à l’applaudimètre, les faveurs des marcheurs, dénonce une campagne où certains pensent que le nombre d’affiches fera le score « alors que nous pensons que ce sera le nombre de neurones ».
«Une équipe plurielle pour une ville unie qui porte l’ambition du changement ».
Yvon Berland
Yvon Berland fera finalement son entrée dans la salle distribuant des poignées de mains et quelques bises malgré le coronavirus. Le professeur d’université se mue en candidat, « j’ai même appris à sourire » lâche-t-il, dans une fausse confidence. Le néphrologue austère joue de son sérieux, de son passé sportif, de sa pratique médicale, de son diagnostic pour aller endosser les habits du maire. Cet ovni de la campagne assume sa différence et refuse les tics de l’homo politicus. Se tournant vers les huit binômes rassemblés derrière lui, il rejette les étiquettes politiques et salue « une équipe plurielle pour une ville unie qui porte l’ambition du changement ».
Docteur Yvon Berland : 20 maisons de santé
Manifestement, la campagne électorale, ses déplacements, ses incursions au cœur des quartiers, lui ont fait découvrir une autre ville que celle du happy few phocéen. Le candidat est, beaucoup plus que le candidat à la candidature, sensible à la fracture de la ville et aux situations paupérisées d’une partie de la population marseillaise. Il souhaite ainsi combattre le désert médical de certains quartiers en proposant la création de « 20 maisons de santé ».
Peu présente jusqu’ici dans son discours, la métropole revient en force : « la métropole, dit-il, est la bonne échelle pour relever les grands défis du territoire ». Il désigne comme priorité métropolitaine, l’écologie avec la préservation des grands espaces naturels métropolitains et les mobilités. Prudent, respectueux de l’extrême sensibilité des parties prenantes sur le sujet, il insiste lourdement : « Nous avons besoin de faire ensemble ».
Reprenant son expérience d’unification des universités, sans conflit, sans grève, avec des résultats visibles, il loue la « méthode Berland », et revendique un changement de méthode dans la gouvernance en faisant confiance au personnel municipal, en donnant du sens à leur travail et aux Marseillais qu’il veut mobiliser, y compris contre les incivilités, avec un défi « Marseille, fais-toi, belle ».
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