Début aujourd’hui à Arles de notre tour d’horizon parmi les villes des Bouches-du-Rhône où la campagne des municipales bat son plein à une semaine du 1er tour de scrutin. Avec ses 53 000 habitants et son territoire communal le plus étendu de France (759 kilomètres carrés, soit plus de trois la superficie de Marseille), Arles forme la troisième agglomération du département des Bouches-du-Rhône. Alors qu’Hervé Schiavetti, maire PCF de la ville depuis 2001, ne postule pas pour un quatrième mandat, ils sont nombreux à vouloir le remplacer, à droite comme à gauche, dans une ville dont la dette s’élève à près de 100 millions d’euros et le chômage à 11,8 %.
Koukas en héritier désigné, Grzyb en candidat dissident de la majorité
Assumer l’héritage d’un maire historique n’est jamais chose facile. Cette tâche revient à Nicolas Koukas à Arles. En effet, l’actuel conseiller départemental PCF, 44 ans, a été adoubé par Hervé Schiavetti pour lui succéder. Toutefois, le candidat Koukas souhaite prendre ses distances avec l’équipe en place, avec son souhait de renouveler 90% des élus siégeant au conseil municipal. En plus de celui du maire sortant, l’élu PCF pourra compter sur le soutien du Parti Socialiste – confirmé par la voix de Nora Mebarek, première secrétaire de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, dès la fin du mois de novembre.
Le caillou dans la chaussure de Nicolas Koukas se nomme David Grzyb. Conseiller municipal longtemps PS et vice-président de la communauté d’agglomération ACCM (Communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette), celui-ci mène une campagne sans étiquette. Du reste, il n’a présenté son équipe que le 13 février, soit à peine un mois avant le premier tour de l’élection, signe que des négociations ont pu avoir lieu jusqu’au dernier moment. Car en effet, la division à gauche risque d’hypothéquer les chances de victoire – notamment face à un RN au plus haut.
Monica Michel souhaite capitaliser, Patrick de Carolis entend surprendre
Au centre de l’échiquier, Monica Michel, députée LREM des Bouches-du-Rhône depuis 2017, entend profiter de la dynamique qui l’a portée à l’Assemblée nationale il y a deux ans. Bénéficiant de l’investiture de son parti depuis le mois de septembre, elle a dévoilé mercredi 29 janvier son programme, dans le cadre de son premier grand meeting. A la tête d’une liste appelée « Aimer Arles », elle fait campagne autour de trois piliers : égalité, sérénité, solidarité. Avec pour objectif de déloger la gauche de la direction des affaires de la Ville.
Bien que plus difficilement classifiable, Patrick De Carolis est l’invité surprise de cette campagne arlésienne. L’ex-président du groupe France Télévisions, 65 ans, célèbre pour avoir produit l’émission « Des racines et des ailes », a en effet annoncé le 4 septembre dernier son intention de briguer le mandat de maire de la ville, avec notamment l’ambition de développer une économie fluviale autour du Rhône. Réputé proche de Nicolas Sarkozy, condamné en janvier 2017 à cinq mois de prison avec sursis dans l’affaire Bygmalion pour « favoritisme », il entend rassembler autour de lui des militants issus de la droite et du centre.
Le RN en force ? Juglaret en embuscade ? Les écologistes et citoyens en recours ?
Avec un score cumulé avoisinant les 32% à Arles aux dernières élections européennes, le Rassemblement national entend réaliser un gros coup. Pour mener les troupes du parti de Marine Le Pen, celui-ci a désigné Jean-Louis Limonta, 79 ans, un agriculteur arlésien, militant du Front national après un court passage par le RPR. Pour la droite républicaine, le prétendant LR investi se nomme Cyril Juglaret, 40 ans, actuellement conseiller régional de la Région Sud. Prétendant incarner le renouveau, il bénéficie du soutien de Renaud Muselier et de Martine Vassal, respectivement président de la Région Sud et présidente du Département et de la Métropole.
De l’autre côté du spectre politique, deux candidats sont bien là à l’extrême-gauche, avec le risque de diviser encore un peu plus les électeurs à gauche. Il s’agit tout d’abord de Guy Dubost pour Lutte Ouvrière, ex-secrétaire général du syndicat CGT des métaux d’Arles et candidat malheureux aux élections législatives de 2017 à Arles. Christophe Chaine, coordinateur du groupe local Le Peuple insoumis arlésien, part quant à lui avec le soutien de LFI et du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) avec une liste intitulée « Arles en commun ».
Enfin, deux listes citoyennes viennent s’ajouter à ce casting dense. Il s’agit de la liste « Changeons d’avenir », soutenue par EELV et emmenée par Cyril Girard. Celui-ci, militant de l’association Nacicca (Nature et citoyenneté Crau Camargue Alpilles), 44 ans, aura l’ambition de faire vivre les sujets d’écologie dans cette campagne. Enfin, la liste « Arles citoyenne » sera conduite par Stéphane Hédouin, 43 ans, actuel directeur technique du MIN des Arnavaux et ex-vice-président de la CCI d’Arles. Un novice en politique qui entend porter la voix de la société civile arlésienne.
Liens utiles :
> Toute l’actualité d’Arles sur Gomet’
> Arles : les paris sont ouverts pour le futur casino