Anthony Jouannau (+Simple) : "Notre objectif est de simplifier l’assurance"

Comment est né +Simple ?

Anthony Jouannau : Parisien d’origine, je me suis installé à Marseille il y a dix ans pour créer le cabinet de Courtage Condorcet. Je me suis fixé pour objectif un million d’euros de chiffre d’affaires et je l’ai atteint en huit ans. J’ai donc cherché un nouveau challenge. L’idée était de créer un robot courtier en partant d’un constat issu de l’expérience client : pour assurer son entreprise, son foyer et son véhicule, il faut parfois, dans le milieu de l’assurance traditionnelle (courtier, compagnie, agence), répondre à plus de 200 questions et lire plus de 1000 pages de documentation pour savoir quelles garanties sont proposées. +Simple est né en mars 2015, nous avons mis un an à créer ce robot capable de définir les besoins de nos clients et d’automatiser l’assemblage des garanties. En 2016, nous avons finalisé tous les produits ainsi que le développement commercial et cette année, nous avons éprouvé le modèle complètement. Nous avons levé 800 000 euros en janvier dernier afin de mettre en production le robot. Nous initions d’ailleurs une nouvelle levée de fonds.

Qui compose votre équipe ?

A.J. : Nous sommes trois cofondateurs : Eric Mignot, ancien directeur général de Boursorama et d’Hiscox, Salah Hamida, ex directeur du développement web de Boursorama, qui dispose d’une compétence technologique et moi-même, pour la compétence métier. En 2015, nous étions six salariés, 14 en 2016 et une vingtaine cette année. Actuellement en processus de recrutement, nous souhaitons être une cinquantaine de salariés l’année prochaine sur les deux sites de notre société : Nancy et Marseille. Car tout ne se fait pas à Paris, nous sommes fiers d’être multirégional !

Quel est le concept de votre site internet ?

A. J. : Notre objectif est de simplifier l’assurance, en particulier pour les petites entreprises et les auto-entrepreneurs. Très intuitif, le site propose d’entrer le nom de son entreprise et de répondre à une dizaine de questions pour se voir proposer un devis pour assurer son entreprise, sa santé et celle de ses collaborateurs et/ou son véhicule. +Simple regroupe ainsi en un seul contrat toutes les garanties dont nos clients ont besoin.

Sur quel mode de distribution vous reposez-vous ?

A. J. : Nous fonctionnons de façon classique, en distribution directe, grâce à l’achat de mots-clés sur Google mais également avec le concours de partenaires professionnels du métier. +Simple est une société de technologie dont la matière première est l’assurance. Nous travaillons avec les plus grands courtiers français, qui disposent d’un très fort savoir-faire et des introductions sur les niches de métiers. Nous avons notamment bâti des partenariats avec Bessé pour l’assurance des concessions automobiles, Verlingue pour l’immobilier, Gras Savoy pour les agences de voyage et Marsh pour les chirurgiens. Ce co-développement est une approche originale dans le monde du courtage. Le monde change, les modes de distribution évoluent et nous misons sur l’économie collaborative.

Que représente votre trophée, remporté lors de l’Insurtech Business Week ?

A. J. : Nous sommes fiers de figurer parmi les start-up qui portent l’innovation au cœur de leur business model. +Simple a été créée en plus de deux ans de travail et grâce à 1,5 million d’euros de capitaux. C’est un élément de visibilité qui récompense notre modèle de co-développement. Ce qu’on fait aujourd’hui était impossible il y a dix ans. Mais les courtiers ont l’esprit de plus en plus ouvert : en s’écoutant tous, on peut se développer. Ce trophée reconnaît également la qualité du travail technique.

Quels sont vos projets ?

A. J. : Nous finirons l’année avec 6000 clients et 2 millions d’euros de primes d’assurance. Nous nous apprêtons à sortir un produit prévoyance, pour les non-salariés avec un nouvel outil de signature électronique. Plusieurs niveaux de sécurité existent selon les contrats d’assurance. Quand on vend de la prévoyance, un SMS de vérification ne suffit pas, il faut être en face d’un conseiller. Nous allons donc mettre en place, d’ici la fin de l’année, un système de visioconférence avec un télé-conseiller pour sécuriser la transaction et permettre de vendre ce type de contrats à distance.