Témoignages, ateliers, présentation des commerces et émotions : l’association « Les Déterminés », qui propose un programme d’accompagnement gratuit à l’entrepreneuriat, finit l’année de la « promo 35 » en beauté et invite déjà les futurs entrepreneurs à s’inscrire.
Une ambiance joyeuse et festive a rempli la mezzanine du World Trade Center dans le centre-ville de Marseille ce soir du 26 juillet. Les jeunes entrepreneurs ont appris au cours des six derniers mois avec les coordinateurs de l’association et des nombreux intervenants indépendants à mettre leur idée sur papier, à réaliser une étude de marché, à rédiger un business plan et à acquérir des clients pour développer leur commerce. Aujourd’hui les apprentis sont prêts. Pour se montrer, ils ont pris en charge l’organisation de la soirée, de l’animation jusqu’à la restauration.
Un défilé de mode pose d’emblée l’ambiance. Seconde main, upcycling et haute couture, il y en a pour tous les goûts mais aussi pour toutes les tailles et tous les milieux sociaux, car ce qui importe aux créateurs c’est – en plus de l’écologie – l’inclusion sociale. En développant sa marque « Iman Paris » Soidrou Moindze réalise un rêve qui était encore lointain il y a quelques mois, puisqu’il était en prison. « Après avoir été libéré sous caution, j’étais accompagné par une psychologue qui m’a parlé des Déterminés ».
Aujourd’hui il propose des éditions limitées de streetwear haute couture pour un ticket moyen de 50 euros et planifie déjà la campagne du prochain lancement qui aura lieu du 15 septembre au 15 décembre : 20% des recettes seront reversées à des organisations qui soutiennent les personnes défavorisées souhaitant prendre leur vie en main, comme les anciens détenus ou les femmes battues.
Prochaine étape sur le programme : Vanessa Idri, qui accompagnée par ses élèves, enchaîne avec une prestation de Lady Style, une danse qui travaille la coordination, l’élégance et la technique, inspirée de plusieurs styles, surtout les danses en couple. « Avec la danse je veux aider les femmes à perdre leurs complexes et à se sentir bien dans leur corps, ce qui est difficile car les médias sociaux diffusent une fausse image du corps féminin. »
Actuellement elle propose des cours de danse à la Pacific School dans le 6e arrondissement. À l’avenir, elle ne veut pas seulement travailler avec des écoles, mais aussi avec des associations qui s’occupent de femmes issues de milieux difficiles et pourquoi pas, un jour, ouvrir son propre établissement.
Pendant que les invités, les amis et la famille des jeunes entrepreneurs ainsi que des nouveaux apprentis potentiels regardent d’autres productions des Déterminés, comme des bijoux confectionnés à la main de la marque 7 éclat proposés par Yacine Hsissou, l’huile de friture est chauffée dans le pavillon de la mezzanine transformé en cuisine.
Clarisse Henry s’est occupée de la restauration. Son projet : La kaz’ Mémé, un food truck qui propose une cuisine antillaise et réunionnaise. Pour elle, cette soirée, au cours de laquelle elle a servi jusqu’à 200 personnes était un crash test. Et il a visiblement été couronné de succès : les samoussas, accras et beignets de bananes ont été très appréciés par les visiteurs. « Je suis amoureuse de la cuisine de ma mère et ma grande-mère. Le plaisir de faire plaisir, c’est elles qui me l’ont transmis » .
« Déter un jour, déter toujours ! » – À propos de l’association Les Déterminés
L’association, créée en 2015 par Moussa Camara à Paris, a pour objectif la démocratisation de l’entrepreneuriat des jeunes, notamment dans les quartiers populaires. Aujourd’hui, elle opère dans plusieurs villes en France et est financée par des fonds privés et publics. Cette année, l’association a également obtenu un financement dans le cadre de « Marseille en Grand » pour pouvoir lancer deux promotions supplémentaires. Selon les coordinateurs une promotion coûte environ 100 000 euros.
Les Déterminés : le pitch final devant les investisseurs en septembre
Mais l’aventure déterminée n’est pas encore tout à fait terminée pour les entrepreneurs de la promo 35. L’étape finale, et sans doute la plus importante, les attend encore : en septembre, quelques jours seulement avant le début de la prochaine promotion, ils devront pitcher lors d’une soutenance devant des investisseurs potentiels, comme par exemple le Crédit Agricole, qui a en 2021 accordé à plusieurs porteurs de projet un financement entre 3 000 et 5 000 euros à taux zéro pour se lancer.
Jihane Bahri, une marseillaise de 32 ans qui a développé une application d’événementiel « Shake Night », a eu le coup de cœur du jury et a reçu un financement de 7 000 euros. L’application affiche à l’utilisateur tous les événements du soir par rapport à la géolocalisation. Shake night propose d’abord trois événements selon les thématiques choisies. Si les propositions ne conviennent pas à l’utilisateur, il «shake » (secoue en anglais), le téléphone jusqu’à ce qu’il trouve son bonheur. L’application, disponible à partir de septembre, propose, par exemple en collaboration avec Uber, du covoiturage pour que les utilisateurs puissent se rendre ensemble à l’événement.
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