Si le pays d’Aix ne compte pas de centre d’accueil pour migrants, cela n’empêche pas certaines associations de se mobiliser pour leur cause. L’occasion de le montrer est donnée samedi 21 janvier, avec la journée « Regards croisés sur l’exil » organisée à l’IEP d’Aix-en-Provence par les associations Agir et Casa. Autour de cet événement consacré à la réflexion liée à la condition de l’exil, ces deux associations ont choisi de présenter leurs actions en faveur et en soutien des migrants et réfugiés.
« On a essayé de croiser les différents regards, philosophiques, artistiques, politiques et psychanalytiques sur la thématique de l’exil », présente Yoram Melloul, de Casa, « on n’a pas prétention d’avoir la vérité, mais on veut faire naître le débat ». L’association, constituée par des étudiants en Master à Science-Po, est à l’origine de cet événement qui comptera une exposition photos (réalisée par un photographe kurde réfugié à Aix), des tables rondes et des conférences. « C’est notre première grosse journée de ce type mais pas notre première action » développe Yoram. Depuis six mois, ses membres donnent des cours de français en partenariat avec Agir mais aussi avec un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) de Marseille. « Mais on est plus modeste qu’Agir en terme d’action » s’empresse d’ajouter Yoram Melloul dans un rire.
Agir héberge des migrants dans le pays d’Aix
Effectivement, le champ d’action d’Agir est plus étendu. Depuis l’automne 2015, ce collectif regroupe 26 associations du pays d’Aix et de la région pour coordonner une aide aux réfugiés sur le territoire aixois. « Le déclencheur, ça a été la photo du petit Aylan, mort sur une plage, là on s’est dit qu’il fallait agir » témoigne Dominique Mazel, le président. À la question de savoir pourquoi s’investir dans une localité dans laquelle il n’y a aucun centre pour migrants, il répond, « mais raison de plus ! Aix est une ville qui a de l’argent où la population est globalement aisée. De plus, la ville est un carrefour de circulation, c’est normal que les gens s’y arrêtent ». Concernant ses moyens, Agir assure vivre uniquement des dons et de ses bénévoles, 160 au total, en totale indépendance des institutions.
Cinq piliers comme base de l’action
Ses actions s’organisent autour de cinq piliers, qui répondent à cinq besoins fondamentaux des migrants. En premier lieu évidemment, le logement. Les bénévoles d’Agir s’occupent de loger des familles de réfugiés récemment arrivées en France, principalement via l’Italie par la vallée de la Roya. Ils seraient « environ 110 personnes soit une trentaine de familles » selon de président.
Ensuite, et rapidement, elle organise une aide administrative pour effectuer les demandes d’asile. Une fois ces deux nécessités urgentes réglées, vient l’accompagnement. « C’est veiller à ce qu’ils ne manquent de rien pour vivre au quotidien mais aussi leur proposer un lien humain ». En cas de besoin, ce qui est souvent le cas avec des personnes venant de traverser l’Europe à pieds, l’association prend en charge les soins médicaux. Enfin, elle donne des cours de Français le temps que dure l’hébergement. Dominique Mazel est très clair sur ce point. « Ils sont obligatoires, ça fait partie de notre engament et c’est la seule chose qu’on leur impose ». Essentiellement dans l’action, c’est la première fois qu’Agir se pose en partenaire d’un événement du type de « Regards croisés sur l’exil ».