Après la signature d’une charte « business friendly » avec le maire Jean-Claude Gaudin en décembre 2015 et la visite d’une délégation menée par Didier Parakian à Huanghzou en juin dernier, Alibaba continue sa mission séduction auprès des entreprises marseillaises. Sébastien Badault, le directeur de la filiale française du géant chinois du e-commerce, est venu mercredi 10 mai à la chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP) vanter les opportunités offertes par sa plateforme pour conquérir le marché chinois : « Nous touchons actuellement 453 millions de clients et nous espérons arriver à terme à 2 milliards en nous ouvrant sur toute l’Asie du Sud-Est et vers l’Inde », annonce-t-il.
Alibaba, une vitrine chinoise pour les marques de mode marseillaises
En juin dernier, Alibaba a créé un showroom dédié à la marque Provence avec une dizaine d’entreprises présentes sur le site internet (Henry Blanc, La Savonnerie de Provence, Terre des Sens…). « D’ici ce soir, on espère en avoir cinquante de plus », rêve Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIMP. Cette nouvelle rencontre s’adresse plus particulièrement aux entreprises locales du secteur de la mode et de l’habillement que Alibaba espère attirer sur sa plateforme TMall : « La Chine représente aujourd’hui 21 % du marché mondial de la mode et devrait atteindre les 24 % en 2020. Sur la beauté, Tmall est leader avec 52 % du marché en ligne », assure Michelle Lau, business development manager d’Alibaba France. La soixantaine d’entrepreneurs présents semble très intéressée par cette opportunité. « On peut avoir un shop sur Alibaba pour 10 000 euros quand un salon coûte parfois deux fois plus cher alors que ce n’est qu’un one shot », avance Richard Guigou, le directeur général d’Olly Gan qui prépare son arrivée sur la plateforme asiatique. D’autres ont déjà franchi le pas. Les Petites Bombes, par exemple, fait partie de la douzaine de griffes hexagonales présentée sur le « french boutique », lancée sur Tmall il y a tout juste quelques semaines.
Une base logistique sur le port et un datacenter à Marseille ?
Si Alibaba vient chercher des clients pour leur ouvrir les portes de la Chine, il s’intéresse également au territoire d’Aix-Marseille. Actuellement, il ne dispose que de sites logistiques en Allemagne et au Royaume-Uni mais Sébastien Dabault verrait bien une nouvelle base française s’installer en Provence. Il a rencontré d’ailleurs mercredi après-midi la directrice du grand port maritime de Marseille-Fos pour discuter d’un éventuel partenariat. Le port pourrait devenir une nouvelle porte d’entrée pour le groupe chinois voire même un site logistique de premier choix pour desservir l’Europe et l’Afrique. La situation préférentielle de Marseille à l’intersection des câbles internet du monde entier, intéresse également le groupe qui dispose de sa filiale dédiée Alicloud : « Nous avons prévu d’ouvrir de nouveaux datacenters en Europe d’ici la fin de l’année 2018 et Marseille pourrait très bien être choisie », avoue Sébastien Dabault.