A l’occasion d’une conférence sur l’industrie hôtelière française, organisée mi avril par le cabinet d’audit et de conseil KPMG, Alain Paulin, président de l’UMIH 13 (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), a révélé des chiffres préoccupants : les hôteliers du département ont en effet encaissé début avril une baisse de 20% du ‘Revpar’ (revenu par chambre disponible), cet indicateur-clé de rentabilité qui mesure le revenu par chambre disponible.
La guerre des prix pour se faire une place
“Ces chiffres concernent surtout les hôtels de chaînes, qui constituent le baromètre des tendances. Nous avons du mal à les expliquer, même si bien sûr il faut prendre en compte l’impact des attentats de fin mars à Bruxelles », commente Alain Paulin. Dans le détail, le taux d’occupation des hôtels est resté stable mais leur chiffre d’affaires a baissé –notamment en raison de baisse des tarifs-, ce qui explique cette baisse de leur revenu par chambre. « Sur Marseille, beaucoup d’hôtels ouvrent et cassent les prix pour se faire une place », explique Alain Paulin. Ainsi, un hôtel 4 étoiles récemment ouvert à la Joliette (le Golden Tulip, NDLR) a proposé des chambres à 59 € la nuit.
20% de chambres d’hôtels supplémentaires d’ici 2 ans
Une véritable affaire pour les touristes… mais pas pour les investisseurs. « On leur promet monts et merveilles, mais il va falloir commencer à se poser des questions, d’autant qu’il y aura 20% de chambres supplémentaires d’ici à 2 ans sur Marseille qui devient une ville de plus en plus saisonnière. Le développement des grands congrès est une piste, mais il ne faut pas oublier que les hôtels travaillent sur 12 mois. Les hôtels sont là, il faut maintenant développer l’attractivité de la ville », estime le représentant des professionnels de l’hôtellerie. Ces derniers sont également préoccupés par la concurrence de plateformes comme Airbnb ou Abritel et aimeraient que la municipalité agisse avec fermeté, à l’instar de Paris, Bordeaux ou Berlin.
Carton plein pour les demi-finales au Vélodrome
En attendant, les hôteliers comptent sur l’Euro 2016 pour remplir leurs chambres. Tous les établissements ne sont pas encore complets. Heureusement, si les matches intermédiaires n’ont pas tous le succès espéré, les ½ finales font carton plein. Les hôteliers sont au moins aussi impatients que les supporters de connaître le nom des équipes qui s’affronteront au Vélodrome les 30 juin (1/4 de finale) et 7 juillet (1/2 finales) prochains.
Liens utiles:
Etude KPMG: bilan et perspectives de l’industrie hôteliere francaise 2015