« Un bond en avant et un acte de foi pour le progrès médical », c’est ainsi que Jean-Olivier Arnaud, le directeur de l’Assistance Publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM) qualifie le projet Imagerie Avenir Marseille (IAM) présenté par ses équipes mardi 30 juin à la Timone. Il concerne un contrat de 90 millions d’euros étalé sur douze ans pour se doter des meilleures machines d’imagerie du marché.
Un appel d’offres remporté par les quatre majors de l’imagerie
Depuis trois ans, l’AP-HM travaille sur le meilleur moyen d’optimiser ses dépenses en matière d’équipements d’imagerie. L’an dernier, elle a lancé un appel d’offres auprès des plus grands industriels du secteur pour choisir la meilleure offre. Elle a finalement signé avec les quatre leaders du marché : Philips, General Electric, Siemens et Canon. « Avec ce contrat sur douze ans, nous avons obtenu des conditions financières particulièrement intéressantes car nous leur assurons une visibilité sur le long terme », explique Jean-Olivier Arnaud. Habituellement, les chefs de service devaient chaque année convaincre la direction d’acheter une nouvelle machine sachant que les prix varient de 80 000 euros pour les premiers prix à deux millions d’euros pièces pour un Tep Scan : « On sort enfin de cette bagarre sur le budget face à tous les autres services », se félicite Jean-Michel Bartoli, le chef du pôle imagerie médicale de l’AP-HM.
Des examens et des interventions plus rapides et efficaces
Grâce à ce contrat longue durée, les hôpitaux marseillais s’assurent d’être à la pointe de la technologie pour soigner les patients. Ils prévoient le renouvellement par location maintenance de l’ensemble de leur parc, soit 111 machines : scanner, IRM, échographes, Tep Scan… 80% des équipements seront renouvelés d’ici deux ans. Les patients devraient en bénéficier rapidement avec les premières machines qui arrivent cet été. Les nouveaux scanners doivent par exemple permettre de réduire les doses d’irradiation. Les IRM dernière génération sont « plus rapides, plus silencieux, plus larges. Ils sont moins stressant pour les patients et permettent d’aller plus vite », explique le Pr Kathia Chaumoitre, responsable du pôle IRM. Enfin, l’intelligence artificielle va apporter plus de souplesse aux praticiens ainsi qu’une meilleure définition « tout en utilisant mois de produits de contraste, ce qui réduit cette partie des coûts », fait remarquer le Pr Chaumoitre.
Une évolution technologique à coût constant
Dans une situation financière des plus délicate depuis plusieurs années avec une dette d’environ un milliard d’euros, l’AP-HM doit aujourd’hui optimiser chaque dépense. Outre le progrès technologique, le projet IAM est aussi une avancée dans le domaine de la gestion financière. « Nous sommes parvenus à obtenir un renouvellement top niveau sans dépenser plus dans le domaine que les douze années précédentes », se réjouit Jean-Michel Bartoli. Et d’insister sur le fait qu’il « ne s’agit pas de subvention, ni d’argent de collectivité, c’est financer à 100% par l’AP-HM ». Avec ce nouveau matériel high-tech, l’hôpital espère attirer de nouveaux talents : étudiants, médecins et chercheurs… « On va devenir une vitrine technologique internationale », espère Jean-Olivier Arnaud.
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