La pollution baisse-t-elle vraiment significativement en cette période de confinement ? Neuf jours jours après son entrée en vigueur, AtmoSud, association de surveillance de la qualité de l’air, publie jeudi 26 mars une note dans laquelle l’association chargée de mesurer la qualité de l’air en Région Sud fait état à ce stade d’une baisse relative de la pollution atmosphérique.
Forte baisse des polluants d’origine automobile
Alors que le trafic automobile s’est effondré depuis l’entrée en vigueur du confinement, les taux de concentration en NOx (des oxydes d’azote rejetées par les véhicules) ont également plongé en Région Sud. Contacté par Gomet’, Stephan Castel, responsable de la communication chez AtmoSud, confirme : « On a rapidement observé une baisse en NOx autour des stations proches des axes de trafic. Au niveau de la station située au croisement de la L2 et de l’A7 à Marseille, la concentration a chuté de presque 90 % depuis le début du confinement » nous dit-il.
« En revanche, en ce qui concerne les stations de fond urbain [ndlr : situées en zones urbaines résidentielles, hors axe routier], on a pas vu de différence tout de suite, puis au fur et à mesure des jours, les effets du confinement ont été de plus en plus forts ». Ainsi, selon Stephan Castel, le taux de concentration en NOx aurait diminué depuis le 17 mars de 66% au niveau de la station de mesure située dans le parc Longchamp. Une baisse progressive qu’il explique notamment par des conditions météorologiques peu favorables, du fait d’un « régime anticyclonique stable entre le 16 et le 20 mars ».
Des taux de particules fines à la hausse
Toutefois, la baisse des concentrations de dyoxides d’azote constatée par Atmosud dans la région Provence Alpes Côte d’Azur se trouve nuancée par les concentrations observées en matière de particules fines, qui continuent à augmenter même avec le confinement. « Malgré la baisse des émissions du trafic routier, les particules fines ont continués à évoluer à la hausse. Cette augmentation était plus marquée sur les sites de fond que sur les sites trafic. Même en hausse, ces niveaux sont tout de même qualifiés de moyens » est-il ainsi écrit dans la note publiée par l’association. Pour expliquer cette évolution surprenante, Stephan Castel a une explication.
« les gens étant chez eux, et étant donné qu’il fait froid, ils se chauffent au bois »
Stephan Castel
« La part de combustion de bois a augmenté » explique-t-il, pointant deux usages en particulier. Tout d’abord, « les gens étant chez eux, et étant donné qu’il fait froid, ils se chauffent au bois » argue-t-il, pointant également la responsabilité des pratiques de brûlage (le fait de brûler des déchets verts) en hausse dans un contexte de fermeture des déchetteries. « 50 kilos de déchets brûlés, ce sont l’équivalent de 5000 kilomètres de diesel qui sont émis en particules » nous dit ainsi M.Castel. « Sur la station de Marseille Kaddouz, la contribution de la combustion de la biomasse au Black Carbon est passée de 20 % avant le confinement à 40 %, voire 60% en soirée après le confinement » observe la note d’AtmoSud.
Document source : le journal de confinement du 25 mars 2020 d’Atmosud
De manière générale, AtmoSud note que « Depuis le 22 mars et sans discontinuité depuis, la situation s’améliore de façon significative pour l’ensemble des polluants, dont les particules ». Une tendance qui devrait se poursuivre au fur et à mesure de l’avancée du confinement.
Lien utile :
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