Après son intervention lors du conseil municipal lundi 5 octobre, Audrey Gatian, adjointe à la mobilité à la mairie de Marseille, a accepté de répondre à nos questions. Elle revient dans cet entretien accordé à Gomet’ et enregistré vendredi 9 octobre sur les priorités en matière de transports de la nouvelle municipalité, elle aborde également de nombreux dossiers d’actualité et les tensions de ces premiers mois avec la Métropole.
Dans cette interview, elle évoque la zone à faible émission, les pistes cyclables et la concertation qui se met en place avec la Métropole. Pour Audrey Gatian, fini le “tout voiture”, il faut rattraper le retard sur les transports en commun et les mobilités douces. et les mobilités douces.
Pouvez-vous nous rappeler les priorités de votre majorité en matière de transports à Marseille ?
Audrey Gatian : Nos priorités c’est d’arriver sur une ville avec une circulation apaisée. Actuellement on sait que Marseille est l’une des villes plus embouteillées d’Europe. Il y a eu très peu de transformation en matière de mobilité ces trente dernières années. C’est le cas en terme de transports en commun. L’objectif maintenant, c’est de doubler l’offre et de développer les mobilités douces telles que le vélo. Il faut accompagner ce mode de déplacement et il faut le permettre. Et cela passe notamment par la réduction de la voiture.
Concrètement, quels sont vos objectifs et les indicateurs clés de succès que vous vous fixez d’ici la fin du mandat ?
Audrey Gatian : Une baisse de la pollution atmosphérique montrera que nous avons réussi, mais pour l’instant nous n’avons pas d’objectif chiffré. Fin 2021, nous allons mettre en place une zone à faible émission pour améliorer la qualité de l’air. La loi nous y oblige mais nous voyons cela comme une belle opportunité pour la ville.
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette zone à faible émission ?
Audrey Gatian : Cette zone à faible émission est composée de sites dans Marseille où l’on a repéré des pics de pollution anormaux. Autour des écoles par exemple. Dans ce périmètre, ne seront autorisés à circuler que les véhicules qui correspondent à des normes en matière d’émission de polluants. C’est le système de la vignette Crit’Air (certificat qualité de l’air sur la base de la norme européenne). L’ensemble du périmètre, défini d’après une étude de la Métropole, est très large : il ne concerne pas que l’hyper-centre.
Comment la mairie compte mettre en place cette mesure ?
Audrey Gatian : Je travaille sur ce sujet-là depuis le début du mandat. Avec ce ce projet, notre souhait est d’accompagner les habitants vers d’autres mobilités. Le but c’est que ce ne soit pas quelque chose de punitif. On tient à ce que les ménages qui ont les voitures les plus polluantes, et qui sont souvent les familles à plus faibles revenus, ne soient pas pénalisés par cette restriction. Pas tout le monde n’a les moyens d’acheter une voiture électrique. C’est pour cela que nous avons demandé à la Métropole plus de transports en commun.
Est-ce que l’on pourrait imaginer des restrictions plus étendues, tel qu’un système similaire à la journée sans voiture à Paris ?
Audrey Gatian : C’est une idée que j’ai en tête et cela fait partie de mes objectifs pour sortir du tout voiture : pourquoi ne pas organiser des journées sans voiture ? Cela pourrait être un très beau projet mais c’est quelque chose qu’il faut qu’on nourrisse, car il faut aussi qu’on ait les transports collectifs qui suivent. Encore une fois, cette mesure ne doit pas être punitive.
Pourquoi ne pas organiser des journées sans voiture ?
Audrey Gatian