En marge de la deuxième édition de La voie est libre, organisée dimanche 13 juin, Gomet’ eu l’occasion d’interviewer Benjamin Barnathan, directeur France de Lime, entreprise américaine basée à San Francisco, leader mondial du marché des micro-mobilités. Ses vélos électriques arpentent les rues de la cité phocéenne depuis quatre semaines. Il évoque la suite des projets de Lime pour Marseille, son partenariat avec la mairie et partage sa vision de la ville de demain.
Vous avez remporté en mai dernier l’appel d’offre lancé par la Ville de Marseille pour proposer 1000 vélos en free-floating. Quel bilan tirez-vous après trois semaines d’exploitation ?
Benjamin Barnathan : Nous sommes très satisfaits. Les Marseillais ont fait à un bon accueil à nos vélos, avec plus de 15 000 trajets réalisés sur les trois premières semaines. Chaque vélo a été utilisé environ trois fois par jour, ce qui est un indicateur d’une forte demande et il y a eu très peu de dégradations. C’est pourquoi nous avons prévu d’augmenter progressivement la flotte. Aujourd’hui, dimanche 13 juin, nous avons déjà mis en service plus de 400 vélos. Il y en aura 1000 d’ici juillet. Nous n’avons pas lancé tous les vélos d’un coup car il nous faut du temps pour cerner les enjeux stratégiques, les points de la ville où s’implanter. Le fait de lancer une offre un peu plus réduite dans un premier temps nous permet de cerner la façon dont se déplacent les Marseillais et surtout de faire de la pédagogie sur le stationnement des vélos.
Marseille se classe en dernière position du baromètre des villes cyclables 2019 … Pourquoi avoir choisi de s’y implanter pour y développer votre offre de vélos électriques ?
B.B : Il s’agit quand même de la deuxième ville de France, avec une très large superficie. C’est un marché très important pour un opérateur comme Lime. Concernant la qualité des infrastructures vélo à Marseille, il y a effectivement encore du travail, mais je constate de belles évolutions. Chez Lime, nous ne voulons pas attendre que la ville soit parfaite pour s’y installer, au contraire, nous voulons accompagner cette phase de développement, voire l’accélérer. Notre but est de faire entrer Marseille dans le top 10 des 200 villes mondiales où Lime est présent.
Continuez-vous à collaborer avec la Ville de Marseille ?
Nous prévoyons d’installer 100 places de stationnements à Marseille
Benjamin Barnathan
B.B : Nous travaillons avec la Ville mais plus largement avec tout l’écosystème marseillais : les associations de vélos, de piétons, les riverains, ou encore le parc national des Calanques pour implanter notre service de vélo. L’objectif est d’arriver à trouver des synergies pour que tout le monde s’accorde.
Nous faisons un point toutes les deux semaines avec la Ville pour passer en revue les tendances, les usages et cerner les principaux challenges en termes de développement et de stationnement. Plus spécifiquement, nous réfléchissons avec eux à une signalétique dédiée pour l’emplacement des vélos. Nous prévoyons d’installer 100 places de stationnements à Marseille, indiqués grâce à cette signalétique qui sera faite avec de la peinture écologique. Ces places de stationnements seront repérables dans l’application.
Ces rencontres permettent à la Ville de comprendre les transformations des usages et de récupérer les données que nous récoltons grâce à l’application et ensuite de s’en servir pour influencer, par exemple, le développement de pistes cyclables à des endroits précis (cette compétence revient à la Métropole, ndlr).