La République en marche vient de nommer son nouveau référent pour les Bouches-du-Rhône. Il s’agit de Bertrand Mas-Fraissinet. Il a été élu par le bureau exécutif basé à Paris, le 17 décembre. Quinze adhérents du mouvement avaient déclaré leur candidature pour succéder à Corinne Versini, à travers une consultation lancée au mois d’octobre. Le choix s’est porté sur Bertrand Mas-Freissinet qui était le grand favori. Selon un élu du mouvement, « l’homme fait consensus. Il s’est distingué notamment par son parcours, ses qualités managériales, son écoute mais aussi sa capacité aux prises décisions ».
Ce médecin anesthésiste-réanimateur de profession de 44 ans est engagé politiquement depuis plus de dix ans. Marcheur de la première heure, il a créé puis animé le comité local de la ville de Cassis. Pleinement investi dans le mouvement lancé par Emmanuel Macron, il était suppléant de la candidate aux législatives Sylvie Brunet dans la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône. Il avait intégré ensuite l’équipe départementale LREM et le bureau politique, où il occupait jusqu’alors le poste de responsable des relations avec les élus.
La défense de l’accès aux soins
C’est très tôt que Bertrand-Mas Fraissinet se découvre une âme de militant. Au printemps 2000, alors qu’il n’a que 26 ans, il conduit un mouvement national de protestation des internes en médecine. Une expérience qui lui permet d’appréhender l’action collective. De l’organisation logistique de manifestations nationales à la gestion de la sortie de crise, il négocie au ministère des affaires sociales avec Martine Aubry… Trois semaines de mobilisation qui se solderont par une meilleure revalorisation du travail hospitalier des internats et à l’instauration d’un repos de sécurité obligatoire au lendemain des gardes de nuit à l’hôpital des jeunes médecins. C’est ce qu’il est à l’époque, un jeune étudiant en médecine qui poursuit cet engagement au sein d’un syndicat de médecins hospitaliers. Depuis, il n’a de cesse de défendre l’accès aux soins.
Il exerce aujourd’hui en tant que contractuel au sein du Centre hospitalier Edmond-Garcin à Aubagne. Auparavant, il a pratiqué sous statut libéral dans le secteur chirurgie cardiothoracique et vasculaire de l’hôpital Saint-Joseph à Marseille et pendant 15 ans en tant que médecin spécialiste des hôpitaux publics. Poste duquel il démissionne en avril 2017 pour se consacrer pleinement à la campagne des législatives 2017. Il a créé et dirigé l’unité « anesthésie et réanimation des cardiopathies de l’enfant » au sein du CHU de Marseille. Il a également initié et coordonné la création de l’Espace Santé AP-HM-Equipe mobile. Un centre de santé en soins primaires dans les quartiers Nord de Marseille qui a vu le jour en 2016.
Démission du PS en 2015
Son expertise dans le domaine de la santé, Bertrand Mas-Fraissinet l’a mise au service d’Emmanuel Macron. Il participe en tant qu’expert à l’élaboration du programme santé du candidat lors de la campagne présidentielle. Mais avant d’adhérer à En marche, il met, de 2005 à 2016, ses compétences au profit du Parti socialiste. Membre de la commission nationale santé (2010-2015), secrétaire fédéral des Bouches-du-Rhône à la santé encore (2013-2015), il fait parti de l’équipe et rédige le programme santé de Patrick Mennucci, candidat de la majorité présidentielle à la Mairie de Marseille (2013-2014).
Son engagement initial au sein du PS a été pour Bertrand Mas-Fraissinet « une vraie source de frustrations », ayant conduit à sa démission en 2015. « Nous étions quelques-uns à vouloir participer de la transformation de ce parti en une force progressiste moderne à la ligne politique claire et affirmée. Or je n’ai trouvé localement, à Marseille, que des luttes de courants stériles et des jeux d’alliances obscures », explique-t-il, dans sa profession de foi, adressé aux adhérents. Dès lors la parole portée par Emmanuel Macron à la création du mouvement a résonné fortement et l’a conduit « à nouveau dans l’action politique en faveur d’un projet ambitieux de transformation. »
Elargir l’audience du mouvement
Sans nourrir une quelconque nostalgie de ses engagements passés, le nouveau référent estime avoir une « vision claire des conditions nécessaires à l’exercice » de ses fonctions. Il veut être un « marcheur de proximité » dans le département, être à l’écoute, « anticiper les litiges », mais aussi être dans l’accompagnement des initiatives de terrain pour faire progresser le collectif. Il se donne aussi un devoir d’exemplarité : « être un leader d’une équipe resserrée qui échange et partage les décisions, qui s’appuie sur une organisation territoriale tournée vers l’action ». En tenant compte des spécificités du territoire, il entend collaborer étroitement avec les Jeunes avec Macron, et être en capacité d’élargir l’audience du mouvement « de façon inclusive en se tournant avec bienveillance vers tous les talents respectueux de nos valeurs : société civile, élus, institutionnels ». Il se place aussi comme « Le » représentant du mouvement auprès des corps constitués et des médias. Il compte sur le lien de confiance qui s’est tissé avec les parlementaires et les élus, durant sa fonction de chargé de relations avec les élus pour réussir sa nouvelle mission.
Bertrand Mas-Fraissinet veut aller vite. Vite pour lever les blocages et clarifier l’organisation des comités. « Ils ont été la force du mouvement et ils doivent le rester, ce sont des outils de vie démocratique, de liberté et de mobilisation précieux ». Echanger, informer davantage, faire participer les adhérents au travail des parlementaires élus… le nouveau référent est « déterminé » à faire bouger les lignes, et ne manque pas d’idées pour re-mobiliser les troupes en vue des prochaines échéances électorales, car il le dit «le temps presse » mais « des solutions existent déjà et d’autres émergeront si on se donne la peine de réfléchir et d’agir collectivement. »
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