Christophe Castaner avait pris la tête de la République en marche en novembre 2017 et pour mener cette mission s’est toujours considéré comme un « animateur, un facilitateur ». Un an plus tard, désormais à la tête du ministère de l’Intérieur à la faveur du remaniement, il va passer la main. « En ce qui me concerne, une page se tourne. Je quitterai dans les jours qui viennent mes fonctions », a-t-il déclaré, mardi 16 octobre, lors de la passation de pouvoir avec Marc Fesneau, son successeur au secrétariat d’Etat aux relations avec le Parlement. Selon les statuts de La République en marche, en cas de démission une direction par intérim est mise en place. Elle peut être composée d’un ou de plusieurs membres ou désignée par le bureau exécutif. Justement, un bureau exécutif extraordinaire devrait se réunir dès vendredi, et trancher à la fois sur un nom et sur la durée de l’intérim qui pourrait s’étirer jusqu’aux élections européennes de juin 2019. Une nouvelle élection du conseil national du parti (composé de quelques 800 membres) doit justement se réunir dimanche 21 octobre, à Paris, au lendemain du colloque sur le progressisme organisé par Christophe Castaner.
Si cette réunion doit permettre d’officialiser « l’intérim », les statuts ne permettent pas d’organiser une nouvelle élection dès ce week-end, faute de délai de convocation suffisant (15 jours). Pendant ce temps, plusieurs macronistes se positionnent pour succéder à Christophe Castaner. Parmi les noms qui circulent, celui de Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat en charge de l’égalité femme-homme et désormais de la lutte contre les discriminations. Selon Le Figaro, l’ex-ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, remercié mardi 16 octobre du gouvernement serait lui aussi sur les rangs pour prendre du galon au sein du mouvement. Le journal évoque également les députés de Paris, Pierre Person, Laëtitia Avia et Stanislas Guérini, seraient eux aussi prêts à assurer la relève.
Et dans les Bouches-du-Rhône il y a aussi du mouvement
Et dans les Bouches-du-Rhône… Selon la lettre envoyée aux adhérents, quinze candidats ont proposé leur candidature pour succéder à Corinne Versini, qui a démissionné de ses fonctions de référente départementale le 10 septembre dernier. Pour « recruter » sa ou son remplaçant(e), la République en marche avait, en effet, lancé une consultation ouverte à tous les candidat(es) adhérents du mouvement, destinée à faire remonter l’avis des marcheurs engagés sur le terrain. Parmi les 15 candidats, on ne retrouve ni Jean-Pierre Serrus, maire de la Roque-d’Anthéron, ex-vice-président de la Métropole, délégué à la mobilité, et qui avait indiqué début octobre renoncer au poste, ni Violaine Richard, pressentie un temps pour le poste.
Cité depuis de nombreuses semaines, en coulisse, le nom de Bertrand Mas-Fressinet figure en revanche bien parmi les candidats. A 44 ans, ce médecin anesthésiste-réanimateur veut mettre son « expérience de l’action au service du collectif », comme il l’indique dans sa profession de foi. Candidat suppléant LREM aux élections législatives de 2017 dans la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône, animateur du comité local LREM de la ville de Cassis, il est engagé politiquement depuis plus de 10 ans, d’abord au PS puis En marche, depuis sa création. Il milite depuis de nombreuses années pour la défense de l’accès aux soins, et avait notamment élaboré le volet santé du programme de Patrick Mennucci aux municipales de Marseille en 2014.
L’ex-patron du port Eric Brassart candidat
Autre professionnel de la santé : Dominique Sassoon, spécialiste de la microchirurgie de la main et du pied. Membre du bureau exécutif de LaRem, en charge de l’éthique et de la médiation, il est le suppléant de la députée Anne-Laurence Petel. Parmi les autres candidats, Eric Brassart (67 ans), l’ancien directeur général du Port autonome de Marseille affiche un CV qui en impose : diplômé de Science Po et Polytechnique, il est décoré de la Légion d’honneur et de l’ordre national du mérite. Ancien socialiste il a, entre autres, dirigé la campagne de Jean-François Picheral lors des municipales d’Aix-en-Provence en 1989. Il est aussi l’époux de la députée LREM d’Arles, Monica Michel. Dans les proches de députés, on retrouve également Christian Decourt, 49 ans, actuel attaché parlementaire de François-Michel Lambert (UDE-LREM) et l’avocat Gérard Blanc (41 ans), animateur du comité des 13e et 14e arrondissements, ce dernier a dirigé la campagne de la députée marseillaise Alexandra Louis.
Une seule candidature féminine est déclarée en la personne de Monique Costa-Peyron. Coordinatrice de LaRem Marseille depuis décembre 2017, elle écrit dans son CV avoir « toujours eu à cœur de s’engager pleinement dans [mes] vies familiale et professionnelle d’abord et dans la vie de ma cité pour le bien commun et les causes qui me sont chères : lien social, culture, promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes ». La nomination d’un nouveau délégué général En marche ne vient en aucune manière bouleverser le processus lancé pour la désignation d’un nouveau référent départemental. Les adhérents doivent désormais discuter au sein du comité local le plus proche du profil idéal. Une fois ces discussions organisées, les animateurs de comité feront parvenir au bureau exécutif au moins deux profils qui auront fait consensus. C’est sur la base de ces propositions que le bureau exécutif désignera ensuite le nouveau référent. La décision devrait être connue après le 22 octobre.
La liste des 15 candidats déclarés.
Adrien Akroune (Marseille), Nouredine Azzouk (Marseille), Gérard Blanc (Marseille), Eric Brassart (Arles), Monique Costa-Perron (Marseille), Christian Decourt (Gardanne), Faouzi Djedou (Vitrolles), Lionel Dutriaux (Aix-en-Provence), Mohammed Hennouch (Marseille), Bernard Largillier (Marseille), Arthur Leroux (Marseille), Bertrand Mas-Fraissinet (Cassis), Bernard Puccini (Aix-en-Provence), Rubens-Thierry Dartron (Marseille), Dominique Sassoon (Aix).