Le moins que l’on puisse dire, c’est que construire en bois n’est pas dans les habitudes provençales (lire notre premier volet). A l’heure où le tout-béton commence à être décrié sur le territoire métropolitain, Stéphane Bouquet, vice-président de l’interprofession Innov’Bois, Emmanuel Dujardin, président de l’agence Tangram architectes, et Jean-Paul Gandolfi, chef de l’unité bâtiment France chez BG Ingénieurs conseils, tentent de « prêcher la bonne parole ». Or pour l’heure, la construction bois ne semble par encore séduire nos élus.
Temps politique et temps écologique
« Il y a un temps politique, et un temps écologique » : la formule est de Stéphane Bouquet, mais résume bien le sentiment de ces professionnels aguerris de la construction. Principale difficulté selon eux pour faire passer le bois dans les habitudes de la commande publique : « les élus sont dubitatifs » dit Emmanuel Dujardin, qui explique : « à l’intérieur, le bois est très pertinent. Il absorbe, a une vertu écologique ». « Les chantiers bois offrent un avantage pour les élus, abonde Jean-Paul Gandolfi, ils sont secs, et causent moins de nuisances sonores ».
Stéphane Bouquet insiste : « Quand on fait le choix du bois, cela permet de construire de manière beaucoup plus rapide ». Il met en avant « des besoins en logements satisfaits plus rapidement, de même que pour les besoins des entreprises ». Au fond, cette « timidité » que voient les trois hommes dans les choix des élus résulte avant d’une « méconnaissance » du bois et des avantages qu’il offre en comparaison avec d’autres matériaux, en particulièrement avec le béton.