Vous signez à Paris pour Les Nauticales*, une convention de partenariat avec la Fédération des industries nautiques. Qu’est ce que cela représente ?
Patrick Boré : On vient signer une labellisation qui est très importante pour notre métropole, pour notre département, pour nos associations,, les industries, les pêcheurs. Cette convention ça permet d’abord de valoriser tout le travail qui a été fait depuis des années et des années par les différentes équipes et puis l’aboutissement porté part Grand pavois Organisation pour le salon nautique de la Métropole Aix Marseille Provence. C’est une reconnaissance de la Fédération des industries antiques c’est à dire des professionnels. Par rapport à ces derniers comme par rapport aux étrangers, on jour dans la même division que Paris Larochelle et cannes. Nous sommes le 4ème salon à être labellisé. Cela nous permet d’assoir notre position et celles des professionnels de notre territoire. Il y a des engagements qui ont été pris avec la Fédération des industries nautiques, notamment en terme de qualité de salon, d’exposants et de retombées. ça cet dire que la salon de La Ciotat, c’est un salon qui marche.
Au-delà du salon nautique, quelle est la stratégie que vous mettez en place dans la métropole concernant les ports ?
P.B. : On travaille en équipe. Il y a des gens qui sont là depuis des années sur l’ex-MPM. Moi je continue de travailler avec le président de la commission des ports, Claude Piccirillo (maire de St Victoret). On apporte en plus des 24 ports que l’on gère déjà, demain les 10 ports supplémentaires qui sont communaux et qui vont basculer dans l’escarcelle de la Métropole le 1er janvier 2018. Et donc on accompagne, on valorise pour que ces transferts se passent au mieux, parce qu’il faut trouver aussi des territoires pour augmenter le nombre d’anneaux et puis, chose plus ingrate, il faut savoir aussi enlever les bateaux qui ne sont plus aux normes ou qui n’assurent plus leurs fonctions dans les ports, pour libérer de l’espace pour que nos professionnels puissent travailler au mieux. C’est un travail préliminaire que nous réalisons actuellement avec Claude Piccirillo dans le cadre de nos délégations et demain dans le cadre de la gestion des différents ports. La Métropole, c’est 255 kilomètres de cote, 61 ports, 21 000 anneaux. Entre La Ciotat à une extrémité et Port St Louis du Rhône à une autre extrémité, il y a un travail à faire à Istres, Martigues, Berre. Nous travaillons également avec le Grand Port Maritime de Marseille puisque le GPMM a des conventions de gestions d’anneaux avec des communes, des associations, et même des particuliers. Donc nous allons accompagner avec notre expertise afin qu’il y ait une unité de gestion sur notre territoire.
Est-ce que vous avez une évaluation du nombre de places manquantes dans nos ports ?
P. B Non pas vraiment. Au fur et à mesure que l’on en crées, on les remplit. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut également assurer un service aux plaisanciers, aux touristes aussi qui viennent nous visiter. C’est une question d’attractivité de territoire aussi.
Est-ce que vous étudiez la création de nouveaux ports ?
P. B. Oui, il y a Port St Louis-du-Rhône qui a des espaces vraiment fantastiques. La semaine dernière, je visitais la mairie de Berre. Il y a une possibilité autour du port communal de créer 500 anneaux de plus. Il y a de véritables possibilités de créations. Mais il faut savoir comment on accompagne, comment on crée du service et de l’attractivité. Car le but c’est au final de créer des emplois.
Concernant l’industrie nautique de grande plaisance, êtes-vous inquiet sur les conséquences pour le chantier de La Ciotat après le récent rachat du chantier de Blohm&Voss par Luerssen ?
[pullquote] Si vous ne rentrez pas dans les objectifs de création d’emplois, de transfert de compétences, de qualité… on fera autrement.[/pullquote] P. B : Il n’y a pas de rachat de chantier mais des rachats d’entreprises. Le chantier, c’est un domaine public maritime et c’est porté par les collectivités territoriales. Concernant les rachats d’entreprises, ça nous échappe un peu. Ce qui nous échappe, c’est le rapprochement de la grosse industrie de fabrication de bateaux allemande. Et c’est pour ça que l’on avait était prudent lors de l’attribution de la grande forme à Blohm&Voss en disant : « on signe pour 35 mois des fiançailles et on verra ensuite si l’on se marie ou pas. A ce stade, j’ai des interrogations. J’en ai fait part au groupe Lurssen. Je leur ai écrit au travers du directeur de La Ciotat Shypiard pour leur poser des questions : est-ce que votre fusion-absorption, c’est uniquement pour accéder aux 4 milliards de commandes de l’Etat allemand pour les frégates de l’armée et quid de la très grande plaisance ? Moi j’ai besoin que l’on réponde à ces questions. Et suivant la réponse, que nous attendons dans les 15 jours, je prendrai mes responsabilités. Nous ne sommes pas dans le définitif. C’est bien pour cela que je me permets de poser les questions. Moi mon job c’est de promouvoir La Ciotat Shypiard (Patrick Boré est le président de l’ex-Semidep) et notamment la très grande plaisance. Et on ne fait pas cela en dilettante. Si vous ne rentrez pas dans les objectifs de création d’emplois, de transfert de compétences, de qualité… on fera autrement.
A quel moment vous pouvez sortir de votre accord avec Blohm&Voss ?
P. B. Quand on veut parce que sur le domaine public maritime, vous pouvez acheter des entreprises mais les AOT (autorisation d’occupation temporaire), ça ne se vend pas. C’est dans le droit français.
Quelles sont les synergies à mettre en place entre les différents chantiers nautiques de la métropole ?
P. B : Moi ce qui me fait soucis, notamment par rapport à ce que je vois à l’étranger, en Espagne ou en Italie, c’est la constitution de vrais clusters avec des entreprises de haute qualité dans la sous-traitance. Moi ce que je préconise, ce n’est pas de regrouper sur un site particulier parce que je pense que les entreprises, on les a déjà, elles existent. Sauf que l’on n’a pas de banques de données, de référencement comme ils en ont dans d’autres pays d’Europe. Et c’est cela qu’il faut mettre en place entre Toulon et Marseille. C’est une question de développement du territoire; de pouvoir trouver des acteurs de qualité ici plutôt que d’aller chercher des sous-traitants en Allemagne, en Italie ou en Turquie. J’en ai discuté avec la Région parce que c’est, selon moi la Région, qui doit s’en emparer, avec Bernard Deflesselles qui est le président de l’Arii (agence régionale pour l’innovation et l’internationalisation des entreprises, NDLR), avec Christian Estrosi, le président de la Région quand il sont venus à La Ciotat pour préparer les Opérations d’intérêt régional. Maintenant il faut mettre en place une stratégie avec des gens qui ont envie de participer. Ca ne concerne pas que les politiques. Il faut aussi que le patronat, les chambres de métiers, l’industrie de la métallurgie, etc. se mobilisent.
Métropole Aix Marseille Provence : le premier pôle de plaisance d’Europe
> Sur les 255 km de littoral de la Métropole, la plaisance regroupe plus de 21 000 places (dont 18 800 postes à flot) réparties sur 61 ports à flot qui intègrent 21 ports à sec, ce qui constitue le premier pôle de plaisance d’Europe.
> Plusieurs projets d’extension seront proposés par la Métropole : agrandissement des ports des Heures Claires à Istres (+150 places), du Pertuis à Saint Chamas (+100 places), d’Albert Sanson à Berre l’étang (+500 anneaux), de Navy Service (port privé) et de Napoléon (port privé à sec) à Port-Saint-Louis-du-Rhône (1700 places), du Frioul (500 places) à Marseille. Source Métropole.
> Patrick Boré va engager la rédaction d’un livre bleu basé sur une large concertation et dont les premières préconisations seront dévoilées aux Nauticales du 25 mars au 12 avril 2017.