Mal vivre un deuil, un vrai impact pour la société
A la base de cette volonté de faire évoluer l’offre d’assurance, un constat qu’établit Candice Van Lancker : « la mort est un sujet tabou, on ose même pas faire évoluer les services, les accompagnements. On ne sait même pas ce que veulent réellement les gens ». D’où cette nécessité de « libérer la parole », particulièrement sur la question du deuil. « Mal vivre le deuil a un impact sur la société toute entière », explique-t-elle, rejointe par Mahiedine Ouali, qui souligne « le coût représenté par le deuil pour la sécurité sociale ». Or pour briser un tabou, quoi de mieux qu’une conférence inaugurale d’Eric Dudoit, docteur en psychologie clinique et théologien ?
Devant un public d’environ 300 personnes, l’homme, responsable de l’unité de psycho-oncologie à l’hôpital de la Timone, partage avec un humour certain ses 22 années d’expérience au chevet de patients atteints de cancers – parfois en phase terminale. « Les plus beaux triomphes de la science ne sauraient compenser notre perte d’âme » dit-il, déplorant une vision de la mort devenue très « clinique » dans nos sociétés. Appuyant son propos sur des expériences vécues pendant sa longue carrière, il prend à rebours nos habitudes sociales qui font du décès un drame, leur substituant un optimisme qui envisage la mort comme « le passage d’une porte ».