Le président du Conseil régional Renaud Muselier a appelé à un « pacte de raison » pour le second tour des municipales à Marseille qui consisterait en un soutien réciproque de vos listes, de celles de Martine Vassal, Yvon Berland et Samia Ghali en faveur de celle arrivée en meilleure position. Comment recevez-vous cette proposition, est-ce crédible ?
Bruno Gilles : Je ne reçois pas du tout ce « pacte ». Je trouve que le postulat de base n’est pas le bon. 15 jours avant le premier tour, Martine Vassal a changé de stratégie. Rappelez-vous, pendant un mois on avait eu droit à « Ravier, le fascisme est aux portes de la ville, votez utile, votez Vassal. Il n’y a que moi qui peut vous sauver. » Ensuite elle a basculé sur le risque du Printemps marseillais criant à la menace bolchévique. Là aussi le seul rempart c’était Vassal. Et aujourd’hui on fait comme s’il n’y avait que deux candidats à l’échelle de la ville : Martine Vassal et Michèle Rubirola. Or il y a huit secteurs et c’est beaucoup plus compliqué que deux bulletins… On nous dit attention le Printemps marseillais peut gagner la ville. Or ils sont hors course dans tous les secteurs après le 6-8. Il faudrait en effet autre qu’un miracle pour qu’ils gagnent dans les 9-10, 11-12, 13-14 et 15-16.
Que péconisez-vous ?
Bruno Gilles : Il faut regarder les premiers secteurs. Dans le 1-7, le Printemps marseillais est très largement en avance. Je ne vois comment nous pourrions remonter. Il reste le 2-3 et le 4-5. Ce que j’attends de ceux que je pouvais considérer avant comme mes amis politiques, mon ex-famille, c’est que l’on m’aide à battre Benoît Payan et Michèle Rubirola, car ils peuvent l’un ou l’autre s’assoir dans le fauteuil de maire. Car Michèle Rubirola a clairement dit que si elle gagnait elle ne serait pas forcément maire. Ce sont dans ces secteurs là que l’on doit prendre des positions. Or je n’ai pas entendu les positions de Martine Vassal, de Renaud Muselier et encore moins de Jean-Claude Gaudin concernant ces secteurs-clés.
Vous avez entamé des négociations dans le 2-3 justement ?
Bruno Gilles : On travaille beaucoup avec Lisette Narducci pour faire une liste avec Alain Lothe et Maliza Said (respectivement têtes des listes Ghali et Berland, NDLR). Sans préjuger de l’issue des discussions, on prendrait ainsi une option pour le second tour (Lisette Narducci est arrivée en 2e position au 1er tour avec 16,71% des voix derrière Benoît Payan 25,99%, NDLR). Donc le risque c’est le maintien de la liste de Solange Biaggi. Ce n’est pas autre chose. Donc j’attends des positions fermes de Renaud Muselier ou de Martine Vassal pour dire que dans « ce secteur il y a un risque, je retire la candidature arrivée en 3e position et j’appelle à voter pour la liste qui sera capable de battre Benoît Payan » Et donc d’interdire à ce dernier d’accéder au fauteuil de maire.
C’est également votre position dans le 4-5 ?
Bruno Gilles : J’attends une position ferme et forte de mes ex-amis. C’est la encore une fois que va se jouer l’élection municipale, qu’on le veuille ou non. Ce n’est pas ailleurs ! C’est là déjà que l’on peut stopper Rubirola. Que va faire Martine Vassal dans le 4-5 ? Quelle va être la position de Jean-Philippe Agresti ? Et pour l’instant je n’entends rien. Non, on préfère faire un postulat en disant : « attention Le Printemps peut gagner la ville » rentrez tous à la maison, votez Vassal. C’est trop facile.