L’ancien député Charles-Emile Loo, figure du Parti socialiste marseillais au XXe siècle, est mort, à l’âge de 94 ans, a annoncé samedi 20 août la mairie de Marseille. Proche de Gaston Defferre, maire de Marseille de 1953 à 1986, Charles-Emile Loo fut député des Bouches-du-Rhône de 1967 à 1968 puis de 1973 à 1978. Il a été vice-président de l’Assemblée nationale, puis député européen rappelle la mairie dans un communiqué.
« La disparition de Charles-Emile Loo tourne une nouvelle page de la vie politique de notre ville. Charles-Emile Loo appartenait en effet à cette génération de femmes et d’hommes qui ont porté les destinées de notre ville tout au long de la seconde partie du 20ème siècle » souligne le maire (LR) de Marseille, Jean-Claude Gaudin. Il salue « une des personnalités les plus populaires » qui avait hérité du surnom de Milou. « Nous n’avons jamais partagé les mêmes options politiques, mais nous nous sommes toujours portés respect et considération. Et je témoigne, pour reprendre le slogan qui fut le sien lors d’une campagne électorale, que Charles Emile Loo a bien défendu les quartiers Sud » écrit le Maire de Marseille dans un communiqué. De bords politiques opposés, M. Loo et Jean-Claude Gaudin étaient entrés “ensemble” au conseil municipal de Marseille en 1965, sur une liste réunissant à l’époque socialistes et Indépendants.
Décès de Charles-Emile Loo, ancienne figure du PS marseillais – France 3 Provence-Alpes https://t.co/s3YG13eGy9 pic.twitter.com/eC7D7SClEo
— France 3 Provence (@France3Provence) 21 août 2016
« Fils d’un nickeleur-polisseur, celui que l’on surnommait “Milou” avait commencé à travailler comme coursier dans une boucherie dès ses 14 ans, puis était devenu conducteur typographe dans une imprimerie » rappelle la mairie. Il était ensuite devenu « l’un des grands patrons du port de Marseille » à la tête d’une riche et puissante société d’aconage (chargement/déchargement de navires) qu’il avait fondée, la Socoma. Une société présidée un temps par Jean-Noël Guérini avec qui il était resté proche malgré les démêlés judiciaires de l’ex-patron du Conseil général des Bouches-du-Rhône.
Les autres réactions :
> Benoît Payan (président du groupe PS au conseil municipal) :
« C’est avec tristesse et émotion que j’ai appris ce soir le décès de Charles-Emile Loo. Faucon-rouge en 1936, ce militant socialiste devenu parlementaire français puis européen, gardait toujours précieusement sur lui sa première carte d’adhérent, tel un talisman. Résistant, compagnon de route de Gaston Defferre, figure des quartiers sud de notre ville, c’est un pan de l’histoire de notre famille politique qui disparaît avec lui.
> Annie Levy-Mozziconacci (conseillère municipale PS) :
« C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès de Charles-Émile Loo. En qualité de conseillère municipale socialiste des 6/8 ème arrondissements de Marseille, je tiens à rendre particulièrement hommage au grand défenseur Socialiste des quartiers Sud de Marseille. »
> Samia Ghali (sénatrice PS des Bouches-du-Rhône) :
« De l’émotion et de la tristesse. Nous devons tirer l’inspiration de celui qui, par sa ténacité et son sens du collectif a su tant apporter à sa famille politique et aux Marseillais. »
> Jean-Christophe Cambadélis (1er secrétaire du PS) :
« Charles-Émile Loo n’est plus. Grande figure marseillaise et nationale du parti socialiste . Il restera dans nos mémoires comme un militant. »