La 8e édition du festival Kino Visions tourné vers les films de langue allemande s’est déroulée du 27 septembrejusqu’à dimanche dans la cité phocéenne, dans les cinémas Les Variétés et à La Baleine. Cinq jours pour découvrir une sélection riche de sept longs-métrages et un court-métrage inédits, venus d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse : des oeuvres récentes de cinéastes reconnus aux côtés de jeunes talents prometteurs, sans oublier un clin d’oeil cinématographique à la ville de Hambourg, à l’occasion du 65e anniversaire du jumellage entre la cité hanséatique et Marseille.
Un vaste panorama du cinéma d’outre-Rhin Dans la lignée des éditions précédentes, ce nouvel opus a offert aux spectateurs les nouvelles productions de figures emblématiques du cinéma rhénan, à commencer par Wim Wenders avec la projection en avant-première de The Perfect days, récompensé par le Prix d’interprétation masculine au dernier festival de Cannes. Porté par le célèbre acteur japonais, Kōji Yakusho (The Third Murder), le film dépeint le quotidien très structuré et répétitif de Hirayama, chargé de nettoyer les toilettes publiques à Tokyo. Une réflexion poétique sur la recherche de la beauté au quotidien (aux Variétés, présenté par Nicolas Féodoroff, critique de cinéma et programmateur du FID).
Dans un autre registre, Fabian (Fabian oder der Gang vor die Hunde) de Dominik Graf, porté par Tom Shilling (L’oeuvre sans auteur), nous plonge dans le Berlin de 1931, sous la République de Weimar, au moment où les nazis s’affrontent aux communistes, tandis que les artistes rêvent d’avant-garde et d’amour libre (vendredi 29 septembre aux Variétés, présenté par le scénariste Constantin Lieb).
Enfin, le nouveau film du singulier documentariste autrichien Nikolaus Greyhalter, a clôturé le festival avec Exogène, une oeuvre forte sur le traitement des déchets, filmés aux quatre coins de la planète. Du côté de la nouvelle génération, rentrée oblige, La salle des profs du réalisateur berlinois Ilker Çatak a ouvert le festival : une étude sociale/sociologique dans le milieu scolaire, à travers le portrait d’une jeune enseignante (incarnée par Leonnie Benech, vu dans Le Ruban Blanc, la série The Crown), persuadée que l’auteur d’une série de vols dans son lycée n’est pas celui qu’on croit. Parmi les autres films, on notera deux premiers longs-métrages réalisés par des femmes : Tout le monde parle de la météo (Alle reden übers Wetter) de Anika Pinske, dans lequel on retrouve Sandra Hüller, la remarquable interprète de Anatomie d’une chute, ainsi que The Ordinaries de Sophie Linnebaum, une comédie dystopique et singulière, sélectionnée dans de prestigieux festivals. Un beau festival qui enchante les germanophiles et un large public.
Lien utile :
Les précédentes éditions de Kino Visions dans les archives de Gomet’