[Cinéma] Le festival Music & Cinéma : une 26e édition en mode majeur

Rendez-vous incontournable en ce début de printemps, le Festival international Music & Cinéma de Marseille (MCM), dédié à la jeune création cinématographique et à la création musicale pour l’image, se tient du 24 au 29 mars 2025, pour la quatrième année consécutive au cinéma Artplexe Canebière et dans plusieurs lieux culturels de la cité phocéenne.

Un événement unique en son genre qui a pour particularité d’être le seul festival européen à consacrer l’intégralité de sa programmation à la relation réalisateur-compositeur et à proposer un espace de formation et de création aux professionnels.

Music & Cinéma : un programme de haute volée

Pour cette 26e éditon, l’équipe organisatrice d’Alcimé, présidée par Jacques Sapiega et dirigée par Gaëlle Rodeville a concocté un programme de haute volée accessible au grand public et aux professionnels. Au menu : 350 films venus de 70 pays, réparties dans deux couloirs compétitifs (longs-métrages et courts-métrages) et dans les sections parallèles (accords en duo, ils.elles repasseront par là, cartes blanches, coups de coeur, séances famille) accompagnés de rencontres quotidiennes avec les réalisateur.trices et compositeur.trices, des master classes, des ciné-concerts, de conférences, sans oublier les rencontres professionnelles ouvertes au public. Le tout, dans une ambiance conviviale et festive avec des dj-sets tous les soirs.

Les étoiles montantes du cinéma et de la musique de film

Cette année encore, une kyrielle de figures emblématiques du cinéma contemporain et de la musique de film égréneront cet opus, à commencer par les trois invité.e.s d’honneur : le cinéaste français Boris Lojkine, fraîchement récompensé par quatre César pour le bouleversant L’histoire de Souleymane, la britannique Jocelyne Pook, altiste et compositrice britannique,révélée au grand public grâce à sa partition deEyes Wide Shut (Stanley Kubrick), et enfin Atli örvarsson,compositeur islandais de séries cultes notamment de NYPD Blue, ou encore de Béliers (Grímur Hákonarson). L’occasion de (re)découvrir une rétrospective partielle de leurs oeuvres, et d’assister à des master classes.

D’autres personnalités talentueuses de la musique de film feront également le déplacement à Marseille pour rencontrer le public et accompagner des films dont ils ont signé la partition à l’instar du compositeur, Clément Ducol, doublement récompensé cette année par le César et par l’Oscar de la Meilleure musique de film avec la chanteuse Camille, pour leur partition de Emilia Perez de Jacques Audiard.

Et s’il s’avère impossible de les citer tous les artistes, on ne manquera pas de signaler la présence de compositeurs qui ont participé les années précédentes aux dispositifs proposés par le Marché Européen de la Composition Musicale, à l’instar de Pascal Sangla qui sera accompagné de la réalisatrice Jeanne Henry pourprésenter leur collaboration de longue date depuis Pupille,ou encore Antoine Glatard (La fille sur l’étagère de Philippe Safir), Alexei Aigui (Ernest Cole, Photographe, de Raoul Peck), et enfin Clovis Schneider (Dans la cuisine des Nguyen de Stéphane Ly-Cuong), de véritables pépites qui sortiront prochainement dans les salles obscures.

Un panorama de la création contemporaine

Du film de genre au film d’animation, en passant par le thriller social ou encore la comédie dramatique, les festivaliers auront un large choix parmi les 11 longs-métrages (issus de 18 pays) et les 64 court-métrage (provenant de 62 pays) de la compétition internationale, en lice pour remporter les deux grands prix de la meilleure musique originale.

Ces oeuvres inédites venues majoritairement du continent européen, portent un regard poétique, drôle ou émouvant sur des sujets de société et sur les relations intrafamiliales en particulier, comme en témoigne le film d’ouverture : On vous croit des cinéastes belges Arnaud Dufeys et Charlotte Devilliers, musique Lolita Del Pino. Ce thriller social, mené tambour battant, retrace le combat d’Alice, une mère de famille (Myriem Akheddiou), face à la justice pour conserver la garde de ses enfants (lundi 20 mars à 20h et à 20h 30 à l’Artplexe Canebière, en présence de l’équipe du film et jeudi 27 mars à 17h à l’Artplexe 6). Autre combat de femme, politique cette fois avec Mexico 86, du guatémaltèque/belge César Diaz, musique Rémi Boulal.

Le portrait de Maria (Bérénice Béjo) militante révolutionnaire guatémaltèque, exilée au Mexique en 1986, confrontée à un choix cornélien entre son rôle de mère ou celui d’activiste (mercredi 26 mars à 19h 30 à l’Artplexe 4, en présence du réalisateur et du compositeur). Dans le régistre de la comédie, on retiendra Peacok, de l’autrichien Bernhardt Wenger, musique Lukas Lauermann, une comédie sociale satirique à l’humour décalé (mercredi 26 mars à 16h 30 à l’Artplexe 4, en présence du compositeur) ou encore The Weeping walk du belge Dimitri Verhulst, compositeur Peter Vermeersch, un road trip à l’humour noir qui nous plonge au coeur d’une procession mortuaire loufoque. (jeudi 27 mars à 15h 30 à l’Artplexe 3).

D’autres films en compétition et dans les sections parallèles offriront également de belles découvertes. À cet effet, on notera deux productions qui ont pour toile de fond Marseille et la Musique : Fotogenico de Marcia Romano et Benoît Sabatier, musique Froid Dub (vendredi 28 mars à 19h à l’Artplexe 7, en présence de la réalisatrice, du réalisateur et du groupe), et Dans la peau de Pascal Tessaud, multirécompensé notamment au 27e Brooklyn International Film Festival de New-York : un film choral qui met en scène la crème du krump marseillais (vendredi 28 mars à 21h 30 à l’Artplexe 1, en présence de l’équipe du film). Signalons également, Oxana de Charlène Favier, marseillaise d’adoption (révélée avec Slalom). Le portrait de Oksana Chatchko, artiste peintre ukrainienne et cofondatrice du mouvement Femen (samedi 29 mars à 15h à l’Artplexe 4, en présence de l’équipe du film)

Les conférences de Music & Cinéma : focus sur l’intelligence artificielle 

Cette année, parmi les thématiques des conférences (toutes en accès libre), signalons deux tables rondes consacrées à l’intelligence artificielle dans le cadre des journées d’accélaration du programme de recherche industries culturelles et créatives, en présence de compositeurs, d’universitaires, d’éditeurs, de producteurs, d’experts et de juristes : “Musique à l’image et IA : enjeux et perspectives (jusqu’où ira l’IA?)#1” (jeudi 27 mars à 10h à l’Artplexe 1) et “De quel droit (d’auteur) l’IA est-elle le nom?#2 – Quels sont les enjeux juridiques liés aux droits d’auteurs et au copyright dans un contexte où l’IA devient co-créatrice ? “(vendredi 28 mars à 10h à l’Artplexe 1). 

Les ciné-concerts : des spectacles inovants

Autres événements majeurs à ne pas manquer, les ciné-concerts indissociables de l’histoire du cinéma, sources d’inspiration des performeurs et des musiciens contemporains, à l’instar du compositeur polonais Lukasz Rostkowski, fondateur du Rebel Babel Film Orchestra, qui interprétera un ciné-concert multimédia en live sur La jeune fille et les paysans, un film d’animation aux frontières de la peinture de DK et Hugh Welchman, sublimé par une bande originale entièrement acoustique, associant le folk, la transe et la musique classique (mercredi 26 mars à 19h au cinéma Artplexe 7). Puis, le lendemain : Le Journal d’Anne Franck : Le récit d’une vie cachée, un ciné-concert littéraire mêlant lecture, vidéo, danse contemporaine et musique originale proposé par le collectif marseillais Cocotte Minute (jeudi 27 mars à 19h au cinéma Le Gyptis).

Enfin, point d’orgue du festival, le ciné-concert de clôture dirigé cette année par le compositeur français Erwann Kermovant. Une performance musicale jubilatoire imaginée par les huit compositeur.trices en résidence qui revisiteront la musique originale de plusieurs courts-métrages. (samedi 29 mars à 20h 30, au Théâtre municipal de l’Odéon, présenté à l’issue du palmarès)

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Plus d’infos sur le site du festival
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