Les entreprises s’appuient sur la recherche pour mieux connaitre la biodiversité qu’elles menacent. Claire Martin, directrice du développement durable de la CMA CGM, leader mondial du commerce maritime à Marseille, explique comment le groupe compte préserver les fonds marins lors d’une conférence Pavillon France du Congrès mondial de la nature de l’UICN le 8 septembre.
Le commerce maritime assure 90% du commerce mondial en volume. Pratique et rapide, ce moyen de transport cause de nombreuses externalités négatives sur la biodiversité : collisions avec les cétacés, pollution sonore, émissions de gaz à effet de serre… Pour préserver la faune et la flore fragilisées, Claire Martin, fraîchement arrivée dans le groupe, explique la nécessité pour les entreprises de « savoir mesurer leur impact sur la biodiversité ».
Avec une flotte de 542 navires et un chiffre d’affaires de plus de 30 milliards d’euros en 2020, l’armateur déclare « investir dans des laboratoires de recherches et des cabinets de conseil pour accumuler de la connaissance ». L’année dernière, la CMA CGM a évalué ses impacts sur la biodiversité marine avec le référentiel océan de la fondation de la Mer qui incite les entreprises à se saisir des objectifs de développement durable de l’ONU (ODD).
Quelques mois plus tôt, en juillet 2019, le groupe signait la charte SAIL du ministère de la Transition écologique (document source page suivant) pour s’inscrire parmi les entreprises maritimes qui souhaitent s’engager au-delà de la réglementation. La charte expose plusieurs mesures auxquelles les signataires doivent s’engager : protéger les cétacés avec une surveillance de leur déplacement afin d’éviter les collisions, réduire l’impact sonore des navires, diminuer l’émission de gaz à effet de serre, renforcer les liens avec les gestionnaires des aires maritimes protégées (AMP), optimiser des performances énergétiques comme l’entretien des coques).
[Vidéo] Compensation :
CMA CGM rend le Congrès mondial de la nature neutre en carbone
A notre micro, Claire Martin témoigne de l’engagement de la CMA CGM à compenser 100% de l’empreinte carbone du congrès mondial de la nature. Selon le service communication du groupe, « l’impact sera mesuré par le ministère de la transition écologique qui travaille avec le bureau d’étude Ecogap. Ensuite, ils nous aiguilleront sur les projets à financer. »
Aux prémices de ces actions, le directeur du groupe Rodolphe Saadé, annonçait lors du G7 de Biarritz en août 2019, qu’aucun navire du groupe CMA CGM n’emprunterait les routes maritimes de l’Arctique rendues praticables par la fonte de la banquise. Malgré cette prise de conscience, Claire Martin pointe le besoin pour les entreprises de développer des outils de mesure de l’impact sur les animaux et les végétaux, en mer ou sur terre. « Les entreprises connaissent bien l’empreinte carbone, mais il faut maintenant passer à l’empreinte biodiversité. » concède-t-elle.