L’art pour dénoncer l’industrie Pétrolière
Lier l’art et la science. C’est l’objectif de l’artiste Nicole King, qui expose en ce moment ces oeuvres à l’occasion du Congrès mondial de la nature. Auparavant ingénieur environnement pour le groupe Total, elle se rend régulièrement sur les plateformes pétrolières aux quatre coins du monde. Elle y réalise avec horreur les dégâts produits par cette industrie sur la biodiversité et claque la porte de Total pour mener son combat en tant que porte-parole du Fonds mondial pour la nature. Aujourd’hui, son arme, c’est son pinceau : « Je voulais trouver une autre façon de communiquer. À l’heure où notre monde subit une crise de sensibilité, où il ne prend plus le temps d’observer ni l’art, ni la nature, je trouvais important d’offrir un peu de beauté aux yeux », explique-t-elle. Mais les œuvres de Nicole King ne sont pas seulement là pour ravir les yeux du spectateur, elles servent également de support à d’importants messages. «Sur cette toile, on voit par exemple un crabe, et au dessus un forage de pétrolier. Les pétroliers doivent forer de plus en plus profondément pour récupérer les ressources de pétrole : or, plus on va profond, plus il y a un risque que tout explose et détruise la biodiversité », explique l’artiste. Un peu plus loin, c’est une série de tableaux intitulée « Mer ou pétrole ? », sur lesquels le bleu des vagues se mêle à l’encre de Chine, noire pétrole. Le message derrière n’est pas difficile à deviner … Le travail de Nicole King est à découvrir jusqu’à samedi 11 septembre au rez-de-jardin du hall 9 !
« Zone libellule » : SUEZ s’inspire de la nature pour contribuer au traitement de l’eau
Imaginée et lancée par SUEZ en 2009 à Saint-Just dans l’Hérault, la zone de «LIberté Biologique Et de LUtte contre les polluants Emergents» complète le traitement classique des stations d’eaux usées en se basant sur la capacité épuratoire de la nature. Elle se constitue d’un ensemble de bassins en eau, chacun doté de différentes espèces de plantes locales (joncs, nénuphars, sauge, roseaux, cressons, …) et de micro-organismes aux vertus dépolluantes. Une solution simple, inspirée des zones humides naturelles, et qui fonctionne plutôt efficacement : en effet, plus de la moitié des micropolluants sont éliminés à plus de 70%. Mais ce n’est pas tout : en plus de dépolluer la zone, ce système favorise également la biodiversité riche et dense. Depuis 2009, SUEZ a ffiné le projet grâce au CIRSEE, son centre de recherche et d’expertise. En tout cas, le concept plaît et s’est même exporté … jusqu’à Shangaï, en Chine, où SUEZ a mis en service une zone Libellule XXL en 2018. Présent sur le Congrès mondial de la nature, SUEZ espère faire connaître au public cette solution fondée sur la nature, prometteuse pour un futur débarrassé des produits chimiques.
> En savoir plus sur les zones libellules
Une formation minute sur le climat
Devenez un expert sur l’environnement ! Rendez-vous sur la mini agora des espaces générations nature. En trois heure d’ateliers, l’association La fresque du le climat propose à tout un chacun d’acquérir de la connaissance sur le sujet. Le principe est simple : chaque participant est invité à dessiner en lien avec l’écologie à l’aide d’indications au dos de sa feuille. Les différents dessins sont ensuite assemblés pour former une grande fresque. Les experts environnementaux en herbe sont invités à observer la fresque et partager leur ressenti et proposer des solutions face aux phénomènes dépeints sur la fresque. « L’idée n’est absolument pas de faire cours au gens, c’est plus pensé comme un jeu participatif », explique Marie Vanbrameersch, référente de l’association à Marseille. A l’issue de la formation, les participants peuvent à leur tour devenir formateurs. Créée en 2018, l’association Fresque pour Tous a permis de former 250 000 personnes à ce jour. L’objectif de l’association : former un million de personnes.
Les porteurs de projet du Hack4Nature récompensés
À l’issue d’une année de hackaton en ligne, trois défis réalisés lors du Hack4nature, ont pu être récompensés grandeur nature. Un jury indépendant, composé de Morgan Bourc’his, champion du monde d’apnée, Sophie Ménard, économiste environnementale de CDC Biodiversité et Charles Moszkovicz de l’agence Eneo (agence numérique oeuvrant pour la préservation et la valorisation de l’environnement), a du départager, non sans mal, les vainqueurs du challenge après la restitution des travaux annuels. Se basant sur des critères établis par Natural Solutions, les projets qui font sens pour la biodiversité tout en minimisant la pollution digitale ont été mis à l’honneur.
Le premier prix a été remporté par le challenge Bug Trap, avec la constitution d’un réseau de surveillance de pièges à lumière afin de comptabiliser le nombre d’insectes et papillons de nuit. Le challenge Nocturnal Bird Migration, n’est pas passé loin de la première place : ce défi visait à structurer une base de données permettant d’identifier, classer et répertorier les espèces d’oiseaux. Les porteurs du projet de Lichens Go sont repartis avec le troisième prix, dans une dimension moins tech. Ce défi, réalisé sous forme de bd, devait proposer une méthodologie pour compiler les données sur les lichens, comme indicateurs de la pollution atmosphérique en ville. Selon Olivier Rovellotti, co-fondateur de Natural Solutions, les « défis vont (désormais) continuer à vivre par eux-même ».
Liens utiles :
> [Les échos du Congrès de l’UICN] Faune fragile, Street Science, Opie, Sea Advanced Sound
> Tous nos échos et l’actualité du Congrès de la nature dans notre rubrique environnement