Malgré un nombre de rapports plutôt restreint (110 au compteur tout de même, voir l’intégralité en dernière page), le conseil municipal de Marseille s’est terminé tard dans la journée du lundi 8 février vers 19h30, soit après onze heures de débats ! Il faut dire que les premières discussions sur les réponses au rapport de la chambre régionale des comptes de 2019 ont trainé en longueur.
La majorité noircit le bulletin de note de l’équipe Gaudin
Tour à tour, la plupart des adjoints ont rappelé les mauvaises notes attribuées par les magistrats sur la gestion de la ville à la précédente majorité. Elu aux finances, Joël Canicave a comparé l’équipe de Jean-Claude Gaudin à « un mauvais élève qui accuse le professeur de l’avoir pris en grippe ». Sur les écoles d’ailleurs, Pierre-Marie Ganozzi accuse l’ancienne équipe d’avoir « abandonner les établissements malgré les alertes répétées » et de conclure : « Avant, les écoles de Marseille, c’était le Titanic. Maintenant, elle sont sur l’Arche de Noé ». Sur un autre sujet cher au Printemps Marseillais, le patrimoine municipal, l’élu en charge du sujet, Eric Mery, s’appuie également sur le rapport de la CRC pour attaquer le bilan de ses prédécesseurs. Il rappelle qu’aucun recensement complet du patrimoine de la mairie n’a jamais été effectuée et annonce qu’un « schéma directeur immobilier est en cours de finalisation, ce qui n’existait pas jusqu’ici ».
Pour répondre aux assauts du Printemps Marseillais, l’ancien maire des 6-8 Yves Moraine prend l’initiative. Il en profite pour s’attaquer au fameux audit financier dévoilé par Benoît Payan mardi dernier : « Les 70 000 euros qu’il a coûté sont votre première dépense inutile. Vous feignez de découvrir une situation qui existe depuis Gaston Deferre. On verra si vous faîtes mieux », lance-t-il au maire. Le débat sur le rapport d’orientation budgétaire qui s’en suit apporte un début de réponse.
L’opposition dénonce le manque de vision budgétaire
Le Printemps Marseillais aborde son premier véritable exercice autour du budget et présente ses orientations pour l’année en cours. Première information, Joël Canicave affirme qu’il ne creusera pas la dette au cours du mandat. La mairie rembourse environ 200 millions d’euros par an, elle n’empruntera donc pas plus. L’adjoint aux finances assure que son équipe « investira toujours et encore » et pour y parvenir, il compte mettre en place une « task force » à Paris et Bruxelles pour obtenir plus d’argent de l’Europe et de l’Etat. Pour Pierre Robin, élu LR dans les 9-10, ce document est « imprécis, creux, flou..» Et de citer Martine Aubry : « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ». Il va même jusqu’à douter de sa valeur juridique : « Un ROB doit donner une vision pluriannuelle notamment les orientations envisagées en matière d’investissement avec des prévisions de recettes et de dépenses. Ce qui n’est pas le cas », tacle-t-il.