Sur le périmètre de l’ex-communauté Marseille Provence, les 18 communes pourront bientôt s’appuyer sur un seul plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). Le conseil métropolitain s’est prononcé favorablement ce jeudi 28 juin sur le projet global de ce document crucial pour l’avenir du territoire. « Cela marque une étape primordiale dans la construction métropolitaine. Un exemple du travail de co-construction quotidien mené avec les maires et la population », se félicite Laure-Agnès Caradec, la vice-présidente déléguée à l’urbanisme du conseil de territoire Marseille Provence. Si plusieurs associations, comme Un centre ville pour tous ou le collectif Laisse béton, réclament une « concertation plus démocratique », les élus mettent au contraire en avant leur travail avec l’ensemble des acteurs : « Ces mêmes associations étaient présentes aux réunions, ont été reçues plusieurs fois par nos services. Elles ont été entendues et on leur a répondu sur leurs inquiétudes », affirme Laure-Agnès Caradec.
Depuis le lancement des travaux en 2015, la Métropole a organisé 32 réunions publiques qui ont rassemblé 3 500 personnes. Plus de 150 personnes ont adressé un mail et 500 un courrier postal. De plus, le projet n’est pas encore arrêté. Après l’été, les services de l’État et les grands acteurs de l’aménagement donneront leur avis sur le PLUi de Marseille Provence. Ensuite, une enquête publique réglementaire de deux mois se déroulera en janvier et février 2019 avant une adoption officielle à la fin de l’année prochaine. Pour jouer la transparence, la Métropole mettra en ligne l’ensemble du projet actuel à la fin du mois de juillet.
Simplification et protection des espaces naturels
En passant au PLU unique pour ses 18 communes, le territoire Marseille Provence en a profité pour simplifier ce document souvent complexe. Il est donc passé de 450 zonages différents à une centaine seulement. De nouveaux outils plus lisibles font également leur apparition. Par exemple, pour certaines orientations d’aménagement et de programmation (OAP), la Métropole a remplacé les règles habituelles écrites dans les articles par des illustrations pédagogiques indiquant les bonnes et les mauvaises pratiques : « Il est très compliqué d’appliquer strictement la règle pour un tissu urbain aussi hétérogène que Marseille. Ces petits schémas simplifient la tâche des services publics et des constructeurs », avance Laure-Agnès Caradec. « Et nous sommes précurseurs sur cet outil », s’empresse-t-elle d’ajouter.
Parfois critiqués sur l’urbanisation galopante du territoire, les élus affirment que le nouveau document privilégie la densification des centres-villes. « Sur les zones périphériques, on a réduit la constructibilité. Elles ne sont pour l’instant pas suffisamment équipées en transports lourds », explique l’adjointe à l’urbanisme. Globalement, les espaces naturels sont également davantage protégés : « Nous en avons profité pour faire le tri sur certaines zones à urbaniser qui n’étaient plus pertinentes sur certaines communes. Ça nous a permis de récupérer des espaces naturels », annonce Cyril Blanc, le directeur adjoint à l’urbanisme à la Métropole. Et pour l’ensemble des grands travaux à venir sur Marseille, comme le Jarret, le cours Lieutaud ou le boulevard urbain Sud (BUS), les élus promettent des milliers d’arbres qui ajouteront un peu plus de nature dans la ville.
Si Marseille Provence est le premier territoire a faire sa mue urbanistique, les cinq autres EPCI qui composent la Métropole vont bientôt devoir lui emboîter le pas. Le pays d’Aix vient d’engager le processus et le pays d’Aubagne et de l’Étoile y réfléchit. Pour les trois autres (pays salonais, Istres Ouest Provence et Martigues), cela semble encore loin, certainement après la mise en place du Scot métropolitain prévu pour 2022. A quand alors un PLU à l’échelle métropolitaine ? « Il faudrait faire évoluer la loi et pour l’instant, on est dans le flou le plus complet. On parle de fusion avec le Département, de restructuration du territoire… En faut-il un ? Franchement, je n’en sais rien », avoue Laure-Agnès Caradec. Pas pour demain donc…
PLU : A quoi ça sert ?
Concrètement, le plan local d’urbanisme définit les règles indiquant quelles formes doivent prendre les constructions, quelles zones doivent rester naturelles, quelles zones sont réservées pour les constructions futures, etc. Il doit notamment exposer clairement le projet global d’urbanisme qui résume les intentions générales de la collectivité quant à l’évolution de l’agglomération.