Georges Rosso est décédé dans la nuit du dimanche 4 au lundi 5 mai. Il avait 95 ans. Georges Rosso était élu au Rove (commune située sur la côte Bleue à l’ouest de Marseille) depuis 1971, il était maire de ce village de la Côte Bleue depuis 1981.
Après 44 années de mandat, il avait cédé le fauteuil de maire à celui qui était son Premier adjoint : Paul Sabatino, le 10 mars dernier. Georges Rosso conservait néanmoins un siège au conseil municipal du Rove, et occupait toujours le stratégique poste de vice-président du conseil métropolitain, délégué à la Conférence des maires. Le décès de Georges Rosso laisse donc un vide dans la vie politique des Bouches-du-Rhône.
Décès de Georges Rosso : hommages unanimes du monde politique
De nombreux élus, de tous bords, ont réagi au décès de Georges Rosso. Martine Vassal, présidente de la Métropole, qui l’a longuement côtoyé dans cette institution lui a rendu hommage sur X évoquant « un sourire et un regard d’une douceur que je n’oublierai pas. Au revoir Georges Rosso, Maire du Rove pendant 44 ans, vice-président de la Métropole à mes côtés. Un ami avant tout. Un homme d’une grande constance, toujours fidèle à ses convictions et attentif aux autres. Preuve que l’amitié peut dépasser les couleurs politiques lorsque l’intérêt du territoire passe avant tout.»
Le maire de Septèmes-les-Vallons, André Molino, engagé comme Georges Rosso au sein du Parti Communiste Français (PCF), déclare sur Facebook : « Georges était bien plus qu’un collègue : un camarade, un ami, un homme de convictions et de terrain. Pendant plus de quatre décennies, il a incarné l’âme du Rove, défendant avec passion l’identité de sa commune et refusant qu’elle se fonde dans l’anonymat urbain. Il disait souvent : “Rester un village, c’est une bagarre de tous les jours”. Et cette bagarre, il l’a menée avec une énergie et une détermination admirables. Nous avons siégé ensemble d’abord à la Communauté urbaine puis à la Métropole Aix-Marseille-Provence, où il occupait le poste de 4e vice-président délégué à la Conférence des Maires. Là encore, il portait haut la voix des moyennes et petites communes, veillant à ce que chaque territoire, aussi modeste soit-il, soit respecté et entendu. Georges Rosso laisse derrière lui un héritage précieux : celui d’un engagement sans faille pour sa commune, d’une fidélité indéfectible à ses valeurs et d’une vie entière consacrée au service public ».
L’hommage du préfet Georges-François Leclerc
Le secrétaire de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône, et sénateur, Jérémy Bacchi, rend également hommage au maire emblématique du Rove : « C’est avec une profonde émotion que je viens d’apprendre la disparition de mon ami, mon camarade Georges Rosso. Georges fut maire du Rove pendant 44 ans. Son engagement sans faille en faveur des valeurs républicaines, de la justice sociale et surtout de l’antifascisme a marqué des générations de Rovenains et de militants dans notre département. Communiste depuis l’âge de 10 ans, Georges a toujours affirmé : « Je ne suis pas un maire communiste, je suis un communiste maire! » Cette conviction l’a guidé tout au long de sa vie politique, faisant de lui un exemple de dévouement et de fidélité à nos idéaux.»
Le préfet de région, préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, a lui aussi commenté cette disparition, rendant hommage dans un communiqué à « l’engagement exceptionnel de Georges Rosso, maire durant 44 ans, au service de sa commune et de ses administrés ».
Pour Paul Sabatino : « Le Rove est un deuil »
Le nouveau maire du Rove, Paul Sabatino, a réagi lui aussi : « Le Rove est en deuil. Les drapeaux de la mairie sont en berne. Nous avons la douleur de vous faire part du décès de Georges Rosso, cette nuit à l’hôpital d’une maladie soudaine et irréversible. Il est parti paisiblement. Le personnel de l’hôpital Nord a été aux petits soins avec lui et nous leur adressons notre reconnaissance pour la qualité du service public rendu. Elu depuis 1971, maire du Rove pendant 44 ans, maire honoraire et adjoint depuis 2025, vice-président de la métropole Aix-Marseille Provence, Chevalier de la Légion d’Honneur. Il était entouré de son épouse Viviane, notre collègue, amie et camarade et de sa famille à qui nous adressons nos plus vives condoléances et notre total soutien. Nous adressons nos pensées émues et solidaires aux élus du conseil municipal, au personnel communal et à toutes les Rovenaines et les Rovenains.»
Georges Rosso : une vie de combats au service du Rove
Après une enfance difficile pendant laquelle il n’est que très peu allé à l’école, Georges Rosso s’est intié à la musique de façon professionnelle au conservatoire de Marseille, puis de Toulon. Il exerça ainsi le métier de saxophoniste professionnel. Puis, il a travaillé aux PTT (ancêtre du groupe La Poste) et en 1971, il s’installe au Rove. Il devient alors conseiller municipal pendant le mandat d’Etienne Mathieu. Lors des élections municipales de 1987, il est élu 2e adjoint, toujours au sein de la majorité du maire communiste de l’époque Etienne Mathieu. Il devient maire en cours du mandat 1977-83, en 1981, suite à la maladie brutale d’Etienne Mathieu.
Puis, après cette élection de maire par le conseil municipal, Georges Rosso affronte le suffrage universel en tant que tête de liste en 1983, puis sans discontinuer en 1989, 1995, 2001, 2008, 2014 et 2020. Le décès de Georges Rosso vient donc clore un chapitre majeur de l’histoire politique du Rove.