En cette rentrée politique avec un paysage ministériel et institutionnel fluctuant, le président de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire a déjà enregistré une première satisfaction avec la nomination de la députée Marie-Agnès Poussier-Winsback, à un ministère spécifique et le maintien à son poste du délégué ministériel à l’Économie sociale et solidaire, Maxime Baduel.
Lors de sa conférence de presse de rentrée, Denis Philippe, s’est montré comme toujours très offensif, revendiquant une évolution du statut de l’économie sociale et solidaire et en particulier des chambres régionales de l’économie sociale et solidaire. « Il faut dit-il sortir de ce paradoxe où des entreprises de notre secteur, comme des coopératives ou des banques, cotisent pour une chambre consulaire qui ne les représente pas, alors que nous n’avons que des financements restreints qui limitent nos activités. » Il souhaite un véritable statut « consulaire » pour sortir de cette anomalie, avec un financement propre et autonome. Comme les CCI !
Si la Cress est reconnue par l’institution régionale comme par l’État, son président souhaite aller plus loin, il veut stabiliser le navire, que l’ESS ne devienne pas un enjeu politique.
« Leurs valeurs sont nos valeurs et leur label devrait être un label ESS »
Mais il reconnaît des failles. La Cress joue très bien son rôle en étant le point de regroupement des grandes fédérations, les têtes de réseau, les coopératives, les mutuelles et assurances, les associations, les fondations et fonds de dotation, mais elle n’a pas un lien direct avec les nouveaux entrepreneurs.
« Il faut qu’on s’organise nous-mêmes, affirme Denis Philippe, on apparaît encore trop vieillot pour les jeunes » et il souhaite ouvrir une structure nouvelle, un club, un réseau pour s’adresser aux entreprises à mission ou aux entreprises à impact. « Leurs valeurs sont nos valeurs et leur label devrait être un label ESS. » La Cress va donc réunir autour d’elle, une vingtaine d’entreprises engagées du territoire pour commencer, afin de tisser des liens directs et de déployer une bannière commune : celle de la solidarité.