La tension monte à la Méridionale. Réunis en comité d’entreprise extraordinaire à Marseille lundi 18 février, les syndicats STC et CGT ont déposé un préavis de grève qui pourrait prendre effet dès demain samedi . En cause, l’annonce de la collectivité de Corse d’écarter la compagnie maritime sur les deux dessertes vers Ajaccio et Propriano dans le cadre de la prochaine délégation de service public maritime entre Marseille et l’Ile de beauté. En prenant connaissance de l’offre déposée par la direction, les salariés ont ouvertement exprimé leur désaccord avec la stratégie de l’entreprise. Ils demandent des précisions sur les éléments qui ont conduit au rejet des offres de la Méridionale sur les dessertes d’Ajaccio et Propriano. Si la compagnie venait à perdre ces deux destinations, les conséquences pour l’emploi pourraient être lourdes.
Une baisse d’activité dangereuse pour l’avenir des salariés
Dans le cadre de l’appel à candidatures pour la prochaine DSP qui débutera en octobre prochain, La Méridionale n’a finalement été retenue que sur trois lots tandis que Corsica Linea en obtient cinq. Depuis la fin de la SNCM, les deux compagnies opéraient de concert pour l’ensemble de la desserte. Pour ce nouvel appel d’offres, ils ont pour la première fois postulé chacun de leur côté, avec des relations distendues, notamment depuis la tentative de rachat avortée de La Méridionale par Corsica Linea. Cette dernière prend un avantage décisif sur la compagnie marseillaise qui aura du mal à occuper ses trois navires si elle ne conserve que trois dessertes. Et l’immobilisation de l’un d’entre eux aura forcément un impact fort sur les effectifs de La Méridionale.
La Méridionale va déposer un recours au tribunal administratif
Face aux inquiétudes des 500 salariés de l’entreprise, la direction explique dans un communiqué les raisons du rejet des deux offres sur Ajaccio et Propriano : « Celui-ci est relatif à la substitution de navires affrétés sur chacune de ces deux destinations entre la réponse initiale formulée le 5 novembre dernier et la conclusion effective des chartes d’affrètement ». Les patrons de la compagnie contestent d’ailleurs la décision de la collectivité de Corse et vont déposer « dans les tous prochains jours un référé pré-contractuel devant le tribunal administratif de Bastia ».
Sans attendre une éventuelle suite judiciaire, la CGT de Corse demande à la collectivité de réunir autour de la table les dirigeants des deux compagnies « afin qu’une démarche commune soit adoptée garantissant les emplois et la complémentarité du trafic […] Au-delà des marins qui risquent de perdre leur travail c’est aussi toute l’économie insulaire notamment les consommateurs et de nombreux transporteurs qui feraient les frais de la situation de monopole par la compagnie privée Corsica Linea », prévient le syndicat de l’île.
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