L’expérience marseillaise des lazarets
Dans son rapport, le professeur précise son choix sur le lazaret plutôt que le confinement « la quarantaine (on confine tout le monde) ne fonctionne pas (elle consiste à enfermer des gens contagieux avec des non contagieux) » en faisant référence à l’expérience marseillaise des lazarets ceux notamment d’Arenc, puis du Frioul.
Mais il hausse surtout le ton au plan politique. Après la visite d’Emmanuel Macron, l’exécutif observait une neutralité bienveillante avec Didier Raoult. Or le lundi précédant cet entretien, le 4 mai, Édouard Philippe a évoqué au Palais du Luxembourg un certain « savant » qui assure sans réelle preuve « qu’il ne peut y avoir de deuxième vague » de Covid-19. Sans mentionner le virologue, Édouard Philippe a déclaré : « Tel savant nous dit, affirmatif et catégorique, qu’il ne peut pas y avoir de deuxième vague et que le virus s’éteindra avec l’été, tel autre, tout aussi savant et respecté, nous dit l’inverse. L’Histoire nous dira qui avait raison. Mais je crains que nous n’ayons pas le temps d’attendre que l’Histoire se fasse juge. »
La colère froide de Didier Raoult
Le ministre de la Santé, Olivier Véran a également marqué son agacement dans Le Parisien samedi 2 mai. « Je dirais qu’en termes de prévision, je préfère me référer à des experts qui ne disent pas qu’il y aura moins de morts du coronavirus que par accidents de trottinette ! Ou qui ne disent pas qu’il n’y aura pas de seconde vague après avoir dit qu’il n’y aurait pas de première. Ce n’est pas très responsable et je le lui dirai. »
Didier Raoult, placide, derrière son calme apparent, en tournicotant sa barbiche, a voulu dans cet échange sénatorial remettre les pendules à l’heure et dans une colère froide, il met en cause les autorités politiques et les place face à leurs responsabilités. Il dénonce les « délires », les « émotions », la « manipulation de l’opinion », les « conflits d’intérêts », « les mensonges d’un autre monde »…
« Ceci, affirme-t-il, décrédibilise durablement les décisions de l’État dans une situation de crise, quand les praticiens sont massivement en désaccord avec les autorités, et cela représente un danger pour l’avenir ».
« Ceci ressemble à l’histoire du sang contaminé ! » avertit Didier Raoult et il pointe ce qui pourrait devenir une non-assistance à personnes en danger, voire un procès politique : « L’idée de proposer, officiellement, aux patients de ne pas chercher de soins avant de sentir des difficultés respiratoires, a été une décision extrêmement dangereuse ».
Lien utile :
> Retrouvez l’actualité de l’épidémie de coronavirus dans notre rubrique santé.