Présente durant le Congrès mondial de la nature organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature ICN du 3 au 11 septembre, Aix-Marseille Université poursuit sa mission en faveur de la biodiversité, mettant à disposition du public les avancées de la recherche pour préserver l’environnement. Une présence qui fait écho à un plan d’actions d’envergure et multithématique au sein de notre université.
La présence d’Aix-Marseille Université au Congrès mondial de la nature s’inscrit dans la continuité de son engagement pour le développement durable (voir page 26) et a permis de promouvoir une approche transversale de la biodiversité. Ainsi AMU a mis en avant les avancées scientifiques de ses chercheurs, à l’instar du projet Biodiv’Aquart mené par Thomas Changeux (MIO, rattaché à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et à Aix-Marseille Université), avec l’historien des pêches Daniel Faget de l’UMR TELEMMe basée à la Maison Mediterranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH), AnneSophie Tribot (post-doctorante) et Thomas Richard (doctorant). Ensemble, les quatre chercheurs ont pu exposer le fruit de leurs recherches et promouvoir cette approche multidisciplinaire de la biodiversité, qualifiée « d’écologie historique ». Pour Aix-Marseille Université, l’approche transversale de la biodiversité est indispensable. C’est pourquoi un projet de création d’une Unité de recherche consacrée à la question est en cours. « La question de la biodiversité et plus largement du développement durable concerne toute la jeune génération, quelle que soit la discipline. Ce fil rouge de la biodiversité est une piste intéressante pour les formations, car c’est l’avenir », souligne Eric Berton, Président d’Aix-Marseille Université.
Promouvoir une approche participative de la biodiversité
Comme le souligne Mariane Domeizel, vice-présidente déléguée au développement durable d’Aix-Marseille Université, AMU a également mené durant le Congrès une démarche de « médiation culturelle » auprès du grand public. Ainsi, la démarche scientifique des chercheurs d’AMU cités ci-dessus vise aussi à associer le public à la recherche : via le site Biodiv’Aquart, chacun peut ainsi partager un tableau qui l’interpelle au détour d’une exposition pour qu’il soit étudié par la suite par les quatre chercheurs. Une façon ludique de sensibiliser le public à la biodiversité, tout en aidant la recherche à approfondir ses connaissances sur le sujet.
Daniel Faget Thomas Changeux Thomas Richard Anne-Sophie Tribot
Biodiv’Aquart : comprendre la biodiversité marine grâce à l’art
« Et si les tableaux pouvaient permettre d’observer l’évolution de la biodiversité marine ? C’est en arpentant les couloirs du Louvre que l’idée germe dans l’esprit de Thomas Changeux, hydrobiologiste à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) rattaché à l’Institut Méditerranéen d’Océanologie. Avec l’historien des pêches Daniel Faget de l’UMR TELEMMe basé à la Maison Mediterranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH), aidés de plusieurs collègues et étudiants, ils opèrent dans un premier temps l’analyse statistique de près de 80 tableaux datant de la période située entre le 16e et le 18e siècles, et représentant différents « taxons » (groupement d’espèces recouvrant des caractéristiques communes). Ils sont ensuite rejoints par Anne-Sophie Tribot et Thomas Richard, respectivement post-doctorante et doctorant dans le cadre du projet BiodivAquArt pour Biodiversité Aquatique dans l’Art. On peut illustrer leurs résultats à partir d’une autre œuvre de Frans Snyders, « Le marché aux poissons » (Musée de l’Hermitage) où l’on trouve, à côté de taxon courant comme la carpe, le hareng ou le cabillaud, un marsouin et une loutre qui étaient plus présents et davantage consommés au 16e siècle qu’au 18e . La démarche est complexe : il faut pouvoir distinguer dans un tableau ce qui témoigne d’une situation écologique, du potentiel offert par les techniques de captures et de conservation/transport de l’époque, d’une préférence alimentaire ou bien encore simplement d’un choix esthétique. Il s’agit donc d’avoir une connaissance à la fois historique et scientifique de cette période. »