Après les deux visites d’Emmanuel Macron en septembre puis en octobre, au tour du Premier ministre de venir à Marseille. Matignon a annoncé mardi 16 novembre que « le Premier ministre se rendra à Marseille d’ici la fin d’année pour constater les avancées concrètes de la mise en œuvre du plan Marseille en Grand ». Une source bien informée confirme à Gomet ‘le déplacement qui serait programmé pour le 1er décembre. A cette occasion, Jean Castex va proposer aux collectivités du territoire « un contrat d’ambition qui déclinera les modalités » du fameux plan Marseille en Grand.
L’assemblée vote le budget 2022 et les crédits de Marseille en Grand
Cette annonce de Matignon intervient dans la foulée du vote par l’Assemblée nationale du budget 2022 du projet de loi de finances et des quatre amendements confirmant l’engagement de l’Etat pour les écoles de Marseille et les transports de la Métropole. Pour rappel, le gouvernement prévoit une subvention de 254 millions d’euros et une garantie d’emprunt de 650 millions pour la rénovation des écoles. Sur ce point, selon nos informations, les arbitrages sont toujours en cours sur le statut juridique de la société qui encadrera les travaux (SA-SPLA-IN ?).
Côté transports, la subvention s’élève à 256 millions d’euros complétée par 744 millions d’euros d’avances remboursables. « Ces crédits exceptionnels permettront de contribuer au désenclavement des quartiers Nord de Marseille et d’améliorer la mobilité sur le territoire métropolitain (bus à haut niveau de service, nouvelles lignes de tram et modernisation du métro) », précise un communiqué de Matignon. Ce dossier devrait être géré par un Groupement d’intérêt public (GIP). Les deux projets seront co-pilotés par l’Etat et les collectivités, Métropole Aix Marseille Provence et Ville de Marseille.
Dans le communiqué diffusé par Matignon, Jean Castex rappelle les conditions posées par Emmanuel Macron en septembre à Marseille : « Ces engagements exceptionnels de l’État doivent être accompagnés d’une réforme des modes de fonctionnement de la métropole d’Aix-Marseille Provence afin de concrétiser rapidement les investissements. Ainsi, devront être engagées la simplification de la gouvernance métropolitaine, la clarification de la répartition des compétences entre la Métropole et les communes membres, ainsi que la révision de leurs relations financières ».
La réforme des compétences métropolitaines inquiète les maires
Sur les compétences, le partage évoqué par la ministre de la cohésion des territoires Jacqueline Gourault le 25 octobre dernier reste encore flou. Depuis sa venue à Marseille, les maires du territoire restent sans nouvelle du contenu de l’amendement prévu à l’article 56 de la loi 3DS dont l’examen est attendu le 6 décembre prochain à l’Assemblée nationale. « Ils sont en train de décider sans nous là-haut et leur silence m’inquiète », alerte le maire de Mimet et président de l’union des maires des Bouches-du-Rhône Georges Cristiani.
Son principal souci concerne la compétence voirie dont la gestion entre la Métropole et les communes fait encore débat : « Je ne veux pas que ma voirie soit gérée par un fonctionnaire métropolitain, je veux que la création d’une voirie communale, son entretien, soit décidée par mon conseil municipal et que ce soit mes fonctionnaires municipaux, sous mes ordres qui la fasse durer et respirer pour mes habitants », prévient-il. Sur cette affaire, le représentant des maires n’accuse pas l’Elysée : « Ce n’est pas tant le président de la République, ni le gouvernement qui sont en cause. Mais plutôt l’administration d’Etat qui veut tout recentraliser. C’est le retour du jacobinisme », dénonce-t-il. Aussi, dans un communiqué daté du 12 décembre, Georges Cristiani demande à Emmanuel Macron d’intervenir : « Monsieur le Président de la République, ne prenez pas aux habitants de nos communes la voirie qui leur appartient ! »
Jean Castex :« Un plan d’une ampleur inédite»
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