Dommage pour Jean-Claude Gaudin… La majorité municipale avait plutôt bien géré le conseil du municipal du matin avec un débat, certes tendu, mais correct et au final relativement équilibré. D’un coté Yves Moraine, le président du groupe de la majorité dans le rôle du « flingueur « de la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem (lire par ailleurs) et de l’autre Samia Ghali, la maire des quartiers Nord qui confirme que le traitement des écoles du périmètre relève de « l’apartheid… » parfois caricaturale. Heureusement d’autres vont se charger d’apaiser un peu les échanges à l’instar de Danielle Casanova, l’adjointe à l’Education qui met en avant les chiffres d’investissement de la commune et la difficulté d’entretenir des établissements dans une ville paupérisée.
Trois millions supplémentaires pour les écoles
A ce moment, « une paix des braves » semble possible pour la cause sacrée des enfants d’autant que Jean-Claude Gaudin, avec son expérience mène son conseil avec maîtrise (lire l’intégralité de son discours plus bas). Le voilà qui quelques minutes après avoir dénoncer la « machination » de Libération et du gouvernement accepte de mobiliser des sommes supplémentaires pour l’entretien des écoles : 3 millions par an durant trois ans si le gouvernement confirme l’aide supplémentaire sur les Temps d’activités périscolaires. Mieux encore, Martine Vassal, la présidente du conseil départemental confirme un plan d’aide à Marseille de quelque 60 millions d’euros dont une partie pourrait servir aux écoles. Inespéré…
Mais patatras… La mairie propose, avec force communiqué d’inviter les journalistes à visiter les écoles citées dans le dossier honni de Libération et qui a mis le feu aux poudres la semaine dernière. Durant les débats, Samia Ghali avait aussi invité Yves Moraine à se rendre dans les écoles pour constater de visu l’état du bâti. L’initiative de la ville sera loin d’être concluante.
Des parents en colère sur la route du mini-bus des journalistes
Les reportages réalisés lors de la visite sont parasités par les interventions de parents mobilisés à chaque étape. Samia Ghali, présente au premier arrêt dénonce l’absence d’élus de la majorité. Il y a même de la tension car des parents d’élèves en colère dénoncent la « manipulation » « une visite partielle », « des coups de peinture tous frais pour faire illusion » le tout en pleines vacances scolaires. Le directeur général des services Jean-Claude Gondard (photo) et l’adjointe au logement Arlette Fructus sont appelés en renfort pour venir expliquer la démarche aux parents, en direct devant les médias. Les parents sont sceptiques, veulent des changement tout de suite et donnent rendez-vous à tous à la rentrée pour évaluer la réalité des travaux. L’opération de communication de crise a fini par se retourner contre la Ville. L’enfer est pavé de bonnes intentions.
Jean-Claude Gaudin : “Je n’avais jamais vu ça. ”