Après avoir rencontré plusieurs collectifs dont celui du 5 novembre Noailles en Colère pour échanger autour de la question du mal-logement, c’est masquée et casquée que Emmanuelle Wargon, nouvelle ministre déléguée au logement, découvre, jeudi 30 juillet 2020, le site où se sont effondrés les deux immeubles de la rue d’Aubagne, le 5 novembre 2018.
A ses côtés, étaient présents Michèle Rubirola, la nouvelle maire de Marseille et Patrick Amico adjoint en charge de la politique du logement et de la lutte contre l’habitat indigne. La ministre a aussi rencontré la présidente de la Métropole Martine Vassal.
« C’était pour moi extrêmement important de venir vite à Marseille rencontrer madame le maire, rencontrer madame la présidente de la métropole, et à la fois réaliser l’avancée de ce qui a déjà été fait depuis novembre 2018, et aussi l’ampleur du chemin à parcourir. Parce que je me rends compte en discutant avec les élus, en discutant avec les services de l’État, en discutant avec les collectifs associatifs, qu’il y a encore énormément à faire », observe Emmanuelle Wargon.
La ministre définit ensuite la ligne de conduite que l’Etat adopte : « Notre priorité, c’est d’accompagner les personnes qui ont été délogées. (…) Et après, avec la maire de Marseille, de développer plus de logements abordables, logements sociaux en particulier, pour que tous les Marseillais qui sont mal logés puissent avoir accès au logement et y avoir accès.»
L’Etat, acteur dans la rénovation du bâti
L’Etat finance la rénovation à 100% du 74 rue d’Aubagne frappé par un arrêté de péril. Mais ce n’est pas tout, il investit également dans un programme partenarial d’aménagement (PPA) avec la ville et la métropole pour procéder à la réhabilitation de 10 000 logements dans quatre îlots prioritaires a expliqué la ministre déléguée au logement.
« On met les moyens, pour qu’on puisse faire face à ce sujet, qui en fait, avait été relativement peu traité dans la période précédente et qu’on prend à bras le corps », plaide la ministre.
En deuxième partie d’après-midi, Emmanuelle Wargon s’est rendue à la Maurelette. Un quartier du 15e arrondissement de Marseille qui compte une copropriété privée dégradée de 740 logements. L’Etat sera aussi acteur de la rénovation de ces logements a souligné la ministre : « C’est une co-propriété que l’État accompagne, dans le cadre du plan qui s’appelle Plan initiative co-propriété. On l’accompagne dans les diagnostics, avec la Métropole qui est aussi co-financeuse. Donc les diagnostics ont tous été faits, et maintenant on va pouvoir faire les travaux dits d’urgence, qui auraient dû avoir lieu en période Covid et qui vont avoir lieu à la rentrée. Et après on pourra faire les travaux d’amélioration et de rénovation qui auront lieu dans une phase après ».
Depuis le drame du 5 novembre 2018, sur les 4 500 personnes évacuées de leur logement à la suite d’ un arrêté de péril pris par la Ville, 3 000 sont relogées de façon définitive, 1 000 le sont encore de façon temporaire, et 500 sont encore à l’hôtel.
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