Alors que la France doit reconnaître officiellement lundi 22 septembre l’Etat de Palestine comme neuf autres pays concernés (Andorre, Australie, Belgique, Canada, Luxembourg, Malte, Portugal, Royaume-Uni et Saint-Marin), certains maires ont décidé ce jour-là de hisser le drapeau palestinien sur leur fronton de leur hôtel de ville à l’instar de la maire de Nantes, la socialiste Johanna Rolland.
Le secrétaire général du Parti socialiste (PS) Olivier Faure avait appelé au pavoisement des hôtels de villes du drapeau de la Palestine. Vendredi 19 septembre, le ministère de l’Intérieur a enjoint les préfets à s’y opposer.
Le maire d’Istres, François Bernardini (divers gauche), explique dans un communiqué sa position (voir l’intégralité ci-dessous) : « Je ne pavoiserai pas l’Hôtel de ville aux couleurs de la Palestine car je considère une mairie comme un lieu de neutralité et de service public. Ce n’est pas un lieu de débats internationaux risquant d’affecter la cohésion et le bien vivre ensemble. »
Etat palestinien « je ne peux que souscrire à une décision aussi courageuse »
« Le 7 octobre 2023 se déroulait l’indicible, l’attaque du Hamas sur Israel, ses morts et ses otages enlevés sauvagement à leur famille. Cette tragédie en a engendré une autre, celle que vit Gaza encore aujourd’hui. Un peuple, lui aussi, pris en otage par l’affrontement de deux protagonistes qui ne semblent pas vouloir cesser le feu. Je pense que cette guerre ne résoudra pas la problématique palestinienne dont l’origine est bien plus ancienne. Seules la paix et les discussions entre des personnes de bonne volonté pourra amener une solution viable pour tous.
A la veille de la reconnaissance d’un Etat palestinien par la France, je ne peux que souscrire à une décision aussi courageuse dans ce contexte mondial tendu. Un Etat palestinien aurait, en effet, la possibilité de s’exprimer sur la scène internationale comme le font tous les autres pays, de posséder un territoire et surtout, de donner à son peuple le droit de disposer de lui-même.
En tant que maire je m’exprime rarement sur le contexte géopolitique, mon champ de compétence étant local. Aussi, je ne pavoiserai pas l’Hôtel de ville aux couleurs de la Palestine car je considère une mairie comme un lieu de neutralité et de service public. Ce n’est pas un lieu de débats internationaux risquant d’affecter la cohésion et le bien vivre ensemble. Ce message ne vient en réaction d’aucune pression, je ne suis pas homme à y céder et les Istréens savent que je me forge ma propre opinion, que je l’assume et que je l’exprime selon le calendrier que j’ai choisi, jamais celui qui m’est imposé ! Evidemment je suis pour la paix, pour le retour des otages, la fin de la souffrance des populations, mais aussi des Ukrainiens et de tous les peuples vivant dans la tourmente. »
François Bernardini
Istres, le 20 septembre 2025