Le verdict est sans appel. 31,5% des Français ont voté le 9 juin en faveur de la tête de liste du Rassemblement national, Jordan Bardella, accordant ainsi à l’extrême droite 30 sièges sur 81 au Parlement européen. La candidate du parti Renaissance, Valérie Hayer est loin derrière en seconde position avec 14,6% des suffrages et 13 sièges pour les eurodéputés macronistes. En troisième position, la liste de Raphaël Glucksmann pour le PS-Place publique récolte 13,8% des votes et remporte également 13 sièges.
À la suite de la publication de ces résultats, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé dans une courte allocution télévisée sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti Renaissance et ministre des Affaires étrangères, a précisé que le camp présidentiel ne présentera pas de candidat face aux députés sortants du « champ républicain », les 30 juin et 7 juillet.
Européennes : cette élection qui en cachait une autre…
Marion Maréchal tend la main à Jordan Bardella
Sans surprise, Marine Le Pen a accueilli favorablement l’annonce faite par le président de la République, après avoir « chaleureusement félicité Jordan Bardella pour cette belle campagne ». La présidente du Rassemblement national affirme même que son parti est « prêt à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance » imaginant Jordan Bardella à la fonction de Premier ministre.
La liste Reconquête de Marion Maréchal obtient quant à elle 5,4% des voix, franchissant ainsi le seuil autorisant le parti créé en 2021 par Éric Zemmour à siéger à Strasbourg. La nièce de Marine Le Pen a appelé, tard dans la soirée, à une « coalition des droites », allant du Rassemblement national aux Républicains pour les élections législatives : « Je suis prête à rencontrer dans les jours qui viennent Marine Le Pen et Jordan Bardella, Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan, pour travailler ensemble à l’alternative que notre pays exige. »
De son côté, Valérie Hayer a fustigé le résultat élevé du Rassemblement national en affirmant que « choisir l’extrême-droite, c’est choisir son incohérence économique, son inaction et ses mensonges. Choisir l’extrême droite, c’est choisir l’affaiblissement du pays parce qu’elle ne respecte pas nos valeurs et qu’elle s’en remet à des puissances étrangères qui détestent la France et l’Europe. »
La candidate macroniste est favorable à la dissolution de l’Assemblée nationale car selon elle, « on ne se trompe jamais quand on donne la parole aux Français. » Le président du Modem, François Bayrou a lui aussi salué « une prise de risque » du président visant « à sortir le pays du marasme ».
Un front populaire à gauche ?
À gauche, des appels à l’union ont été lancés dans la soirée en vue des prochaines législatives. François Ruffin (LFI) a notamment appelé à un « front populaire », tandis qu’Olivier Faure (PS) a souhaité un « rassemblement utile » pour faire barrage à l’extrême droite. La France insoumise, dont la liste est menée par Manon Aubry, termine quatrième avec 9,87% et a appelé à se rassembler autour du programme de la Nupes, l’alliance de gauche issue des dernières législatives. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a rappelé que « les appareils du Parti socialiste, d’EELV et du parti communiste français ont tourné le dos à la Nupes » avant les élections européennes.
Même stratégie affichée du côté de Marie Toussaint, tête de liste d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) qui a reconnu un net recul de son parti par rapport à 2019 avec 5,5% de votes et seulement 5 sièges au Parlement européen. Elle a fait part de son souhait de voir la gauche et les écologistes s’unir en vue des élections législatives anticipées en annonçant hier soir le début de discussions « très certainement dans les heures qui viennent » avec les autres forces de gauche.
À droite de l’échiquier politique, la liste menée par François-Xavier Bellamy arrive cinquième avec 7,2% des voix et 6 sièges. Un score en baisse par rapport à 2019, mais qui permet au parti LR de maintenir sa présence au Parlement européen. Le président des Républicains Éric Ciotti estime que la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron est « la seule solution à l’issue des élections européennes. »
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