« À l’heure où 3/4 des gens pensent que la société est divisée, à l’heure où plus d’un Français sur deux pense que les différences entre eux sont trop importantes pour continuer à avancer ensemble, il est urgent que la France se parle… Sans chercher à convaincre ; juste pour s’écouter, apprendre à se connaître et se comprendre, le temps d’une bonne conversation ! » Tarik Ghezali, co-fondateur de La Fabrique du nous accompagne avec conviction sur le territoire l’initiative orchestrée en France par les médias Brut et La Croix, avec le soutien du fonds fonds Bayard-Agir. Faut qu’on parle, c’est le nom de l’opération, s’inspire de celle créée en Allemagne par le magazine allemand Zeit Online sous le nom de My Country Talks et qui depuis s’est développé dans dans une centaine de pays.
Des effets positifs pour mieux vivre ensemble
L’objectif est de favoriser la rencontre réelle entre des personnes aux opinions différentes, leur permettant de s’écouter et de dialoguer directement, sans intermédiation. « En Provence, où les débats autour de l’immigration, de l’écologie, ou encore de la gestion des ressources locales sont parfois très polarisés, il est essentiel de recréer un espace où les voix de chacun peuvent être entendues » observent les organisateurs. Ils mettent en avant les résultats de My Country Tacks : « Une étude d’impact menée sur une précédente édition de My Country Talks en Allemagne sur 15 000 participants a montré que parler 2h avec quelqu’un qui ne pense pas comme nous contribuait à diminuer radicalement (de 77%) la polarisation affective (c’est-à-dire les sentiments négatifs à l’égard de ceux qui sont perçus comme le camp adverse). »
Des tête-à-tête entre personnes aux idées divergentes
Concrètement, comment ça marche ? My Country Talks Faut qu’on parle repose sur un processus de matching innovant, qui permet de mettre en relation des citoyens ayant des opinions divergentes : inscription et questionnaire (inscriptions ouvertes jusqu’au 12 novembre). Les participants répondent à neuf questions par oui ou non portant sur des sujets d’actualité polarisants. Les réponses permettent d’évaluer les divergences de points de vue. Un algorithme associe ensuite les participants en fonction de leurs réponses, formant des binômes où les divergences sont significatives mais propices au dialogue.
Une fois la correspondance effectuée, les participants sont invités à se rencontrer, en personne, s’ils le peuvent, le 23 novembre dans différents lieux partenaires à travers toute le France. Chaque rencontre peut contribuer à renforcer un sentiment d’appartenance à un mouvement collectif qui transcende les clivages et doit permettre aux citoyens de devenir acteurs du changement.
Déjà 4000 inscrits dans toute la France
À la date du 23 octobre 2024, déjà 4000 participants étaient inscrits et se préparent à dialoguer à travers toute la France, y compris en Provence. Les inscriptions sont encore ouvertes jusqu’au 12 novembre. Brut et La Croix documenteront ces échanges dans leurs formats éditoriaux respectifs. Les Provençaux et Marseillais, tout comme les autres citoyens français, sont invités à se joindre à cette initiative. Pour plus d’informations et pour participer au projet, rendez-vous sur : https://www.fautquonparle.org/