Frédéric Bossard vient de poser son ordinateur dans les bureaux de l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise l’Agam, sur la Canebière au-dessus de C & A. Il remplace Christian Brunner qui était en poste depuis 2003. Architecte de formation, ancien de sciences Po, géographe, il connaît bien l’univers des agences d’urbanisme. Il répond aux trois premières questions de Gomet’.
Pourquoi avoir choisi Marseille ?
Frédéric Bossard : Je sors de dix années de direction de l’Agence d’urbanisme de la région stéphanoise. Avant, j’étais directeur adjoint, d’abord à Grenoble huit ans, puis à Saint Étienne et Lille. Et j’ai commencé au CAUE, le Conseil architecture urbanisme environnement du Doubs. Je suis le fruit du système parapublic, qui correspond à mes valeurs : le bien commun de l’action publique. Quand on aménage, quand on construit, c’est pour des intérêts différents, il faut saisir ces intérêts en jeu et agir dans l’intérêt du plus grand nombre. Pourquoi Marseille ? Parce que c’est Marseille ! Le territoire et son environnement m’intéressent. J’ai croisé la route de Laurent Théry, dans le Nord, quand il était directeur d’Euralille et j’ai suivi ses travaux. J’ai des origines méditerranéennes, dans le Languedoc, même si je me sens Provençal et un peu Félibre. Il y a un véritable enjeu à faire métropole, une métropole maîtrisée, capable de répondre aux enjeux climatiques et environnementaux en Méditerranée. De plus l’agence, l’Agam est une des plus belles agences de France avec une histoire riche et des productions de référence. Et puis j’ai l’âge de l’agence !
Vous arrivez sur un territoire métropolitain, géré par une seule institution confortée par la loi 3DS, mais avec deux agences d’urbanisme… l’Agam et l’Aupa, l’Agence d’urbanisme du Pays d’Aix Durance qui compte une trentaine de collaborateurs…
F. B : On m’en parle beaucoup, mais ça ne fait pas question. Ce sont deux agences dans une trajectoire métropolitaine de construction du territoire, on a une collaboration quotidienne. La question des outils d’ingénierie territoriale est une affaire politique avec un grand P, pas celle des techniciens, on s’alignera ! On coopère, on se répartit les thèmes, les enjeux, les questions. Notre agence s’est toujours montrée favorable à un rapprochement, une fusion, une articulation avec Aix-en-Provence…
Marseille en Grand annoncé et porté par le Président de la République prévoit des investissements majeurs. Comment concevez-vous le rôle de l’Agam dans ce processus de transformation de la métropole ?
F. B : Ce programme dépasse les seules compétences de l’agence, mais nous étions déjà engagés dans des réflexions préliminaires à certains projets annoncés. On accompagne certains volets très en amont, c’est le rôle de l’agence d’anticiper, de préparer la stratégie avant la décision. Marseille en grand est un partenariat entre l’État, Euroméditerrranée, la Métropole et le Ville de Marseille : ils sont tous membres de l’Agence ! Aujourd’hui, l’outil d’ingénierie naturel, normal, de préparation des stratégies, de la mise en discussion des enjeux, c’est l’Agam, nous sommes comme les scouts, nous répondrons : « Toujours prêts ». Nous sommes à disposition des partenaires de l’Agence. S’il y a une ambition pour Marseille, elle le mérite, s’il y a besoin d’ingénierie, nous serons là. C’est une très belle opportunité.
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