Plus que jamais les maires sont sur le pont en cette période de grave crise sanitaire. A Miramas, commune à la tête de laquelle il se trouve depuis 2008, Frédéric Vigouroux (PS) multiplie les initiatives pour faciliter le quotidien de ses administrés. Celui qui a été réélu maire pour la troisième fois consécutive le 15 mars dernier dès le premier tour avec 66,1 % des voix raconte pour Gomet’, dans un entretien accordé mercredi 1er avril, le quotidien d’un maire d’une ville de plus de 25 000 habitants en temps de coronavirus et de confinement.
A l’heure où nous parlons, savez-vous le nombre de personnes infectées par le coronavirus sur le territoire de votre commune ?
Frédéric Vigouroux : Nous avons des cas de coronavirus à Miramas, comme je l’ai déjà dit. En revanche, je n’ai pas le chiffre exact, car le secret médical s’applique. De fait, en l’absence de cliniques et d’hôpitaux sur le territoire communal, nous n’avons pas accès directement à ces chiffres.
Comment s’organise votre quotidien de maire de Miramas pour faire face à la crise du coronavirus ?
Frédéric Vigouroux : Nous tenons tous les matins à partir de 7h30 un plan communal de sauvegarde, que nous avons déclenché il y a deux jours pour faire le point sur la situation sanitaire des agents, l’organisation du travail et des plannings, la réponse aux demandes des habitants, la situation du stock ou encore sur les relations avec l’hôpital de Salon. Nous faisons également un point systématique sur les Ehpad. Ensuite, nous partons sur des livraisons, de repas ou de médicaments aux personnes âgées et aux personnes infectées par le coronavirus. Nous gérons également les relations avec les commerçants, leur situation et le maintien des gestes de sécurité et des distances, nous passons tous les deux jours pour vérifier si cela est en ordre.
En tant que maire, avez-vous pris des arrêtés particuliers pour répondre aux nécessités spécifiques de votre commune ?
Frédéric Vigouroux : Il y en a beaucoup. Tout d’abord un arrêté pour la mise en place dans le gymnase d’un centre d’aide aux soins appelé C3, que nous avons été parmi les premiers à lancer. Il y a également eu des arrêtés liés à la fermeture de certains magasins, sur tout ce qui est en lien avec la réquisition : on a des salariés bénévoles mais on a également des réquisitions de salariés sur certains métiers particuliers.
Concernant le centre de soins C3, qui a ouvert dès le lundi 23 mars, pouvez-vous nous dire ce qui vous a conduit à prendre cette initiative ?
Frédéric Vigouroux: Il s’agit d’une initiative conjointe des mairies de Miramas, de Saint-Chamas et des médecins. On s’est posés la question de la difficulté d’avoir dans un même lieu des gens venant pour des problèmes courants et ceux qui pourraient potentiellement avoir le coronavirus. Il fallait donc séparer. Quatre salles et trois sorties différentes ont été installées dans un gymnase, où les gens sont accueillis par des infirmières, puis pris en charge par une quinzaine de médecins généralistes. Cela a pris beaucoup de temps car il a fallu organiser une ligne “propre” et une ligne “sale”, une sortie de gens qui n’ont rien et une sortie de gens qu’il faut rapatrier à l’hôpital. Désormais, quand un médecin généraliste a une suspicion, le patient est envoyé au C3, où il est suivi selon un protocole médical classique. Cela permet aux cabinets médicaux de pouvoir éviter la contamination.