La fintech marseillaise French-Ico.com a bouclé le 1er juin 2020 sa première levée de fonds en cryptomonnaie. Elle a collecté 574,85 ETH (ethers) en trois mois – soit l’équivalent de 123 047 euros – « en pleine période de confinement », comme le souligne à Gomet’ Christophe Gauthier, associé-fondateur de la structure avec Frédéric Gilles.
Ce tour de table va permettre à la start-up créée en 2018 d’accélérer le financement et le développement de sa propre plateforme de levée de fonds en cryptomonnaie, autrement dit dans le jargon sa plateforme d’ICO (pour « Initial Coin Offering ») « La différence entre lever des fonds en cryptomonnaie et en euros est d’abord que le porteur de projet ne dilue pas son capital. Ça lui permet ensuite de toucher des investisseurs du monde entier, aussi bien des personnes averties que le grand public. On est à mi-chemin entre le crowdfunding et la levée de fonds traditionnelle », résume le président de French-Ico.com. En échange de leur contribution, les investisseurs reçoivent des jetons assimilables à des bons d’achat, qu’ils peuvent utiliser directement pour des achats sur la plateforme ou revendre à d’autres investisseurs (plus d’infos sur le sujet en visitant le site de MoneyRadar).
Top départ pour les premiers projets
Un quart de ce tour de table va être utilisé pour faire connaître la plateforme auprès de porteurs de projets à la recherche d’investisseurs. Les secteurs du cinéma, des jeux vidéo et de l’immobilier sont particulièrement adaptés aux levées de fonds en cryptomonnaie, dont la plus célèbre est le Bitcoin puisqu’ils peuvent offrir des contreparties intéressantes aussi bien pour des investisseurs aguerris que le grand public. Par exemple, un producteur de cinéma peut proposer comme contrepartie les costumes et décor de son film. Un fan contribuera pour obtenir des jetons de sorte à récupérer un vêtement à la fin du tournage. Un investisseur, lui, misera sur le succès du film pour ensuite revendre plus cher les jetons à d’autres investisseurs ou fans qui souhaiteraient se procurer un élément du film.
Quant à French-Ico.com, la plateforme se rémunère en prélevant un pourcentage sur les fonds collectés, uniquement lorsque la levée est réussie. « Si le montant minimum n’est pas atteint par le porteur de projet, les fonds sont entièrement remboursés aux investisseurs », garantit Christophe Gauthier. Des discussions sont actuellement en cours avec plusieurs porteurs de projets, notamment deux producteurs de cinéma, dans l’espoir de démarrer leurs ICOs sur la plateforme le plus rapidement possible.
French-Ico.com première plateforme d’ICO française
Il aura fallu deux ans à Christophe Gauthier et Frédéric Gilles pour mettre au point French-Ico.com. Imaginée dès 2017, la plateforme a failli mourir dans l’œuf lorsque la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation de l’Entreprise) a été promulguée en 2019. Car cette dernière est venue encadrer les émissions de crypto-actifs en prévoyant certaines obligations en matière de levée de fonds en cryptomonnaie, notamment l’obtention d’un visa par l’autorité des marchés financiers (AMF). « On a travaillé ensemble pendant six mois. On a essuyé les plâtres et l’AMF aussi car c’était un sujet nouveau pour tout le monde. On a finalement reçu le visa le 17 décembre 2019, le premier délivré par l’AMF dans le cadre d’une ICO », glisse non sans fierté Christophe Gauthier.
Les deux associés, qui travaillent avec six partenaires « ambassadeurs » indépendants, ont maintenant toutes les clés en main pour développer leur business. Sachant que le visa de l’AMF n’est pas obligatoire pour les futurs porteurs de projets. De quoi rassurer les plus réticents.