Le 17 octobre dernier, Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, confiait à Cathy Racon-Bouzon, et Charles-Benoit Heidsieck, fondateur du Rameau, une mission sur l’accélération des alliances stratégiques entre associations, entreprises et pouvoirs publics. La députée des Bouches-du-Rhône livre ses conclusions à Gomet’ (lire également en document source la note de synthèse page suivante.)
Qu’appelez-vous une alliance stratégique entre associations, entreprises et pouvoirs publics ?
Cathy Racon-Bouzon : C’est une action concrète au bénéfice des citoyens menée par les trois mondes : associatif, entrepreneurial et les pouvoirs publics. Trop souvent, un seul de ces trois acteurs est à la manœuvre avec des bons résultats mais si il s’était allié avec un privé et l’Etat, il n’en aurait été que meilleur. La crise engendrée par l’épidémie du Covid-19 a révélé que l’entraide et la collaboration se développaient spontanément pour surmonter les épreuves. Il faut maintenant fixer le cadre et les objectifs pour permettre à ces alliances de naître naturellement et de faire émerger les meilleures solutions pour résoudre les problèmes sociaux.
Existe-t-il déjà des exemples d’alliances de ce genre à Marseille ?
Cathy Racon-Bouzon : Oui, nous sommes un territoire très actif dans le domaine. Pendant la crise sanitaire, une très belle alliance s’est faite en quelques jours pour assurer l’hébergement d’urgence des sans-abris marseillais. Marseille Solutions a très rapidement fédéré les associations comme Yes We Camp, Médecins du Monde, Nouvelle Aube avec l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille et le club immobilier Marseille Provence pour identifier les personnes dans le besoin, leur offrir un accompagnement médico-social et leur trouver un logement. L’opération a entièrement été financée par l’Etat. Le 4 mai, une première convention a été validée, permettant une mise à l’abri immédiate de 120 personnes au Villages Clubs du Soleil à la Belle de Mai. Cela prouve l’efficacité et la rapidité d’une opération conjointement menée par les associatifs, le public et les opérateurs privés. Je pense aussi à Impact Jeunes, un programme d’insertion mené par les Apprentis d’Auteuil et l’Agence nouvelle des solidarités actives (Ansa) à Felix Pyat, aux Lauriers et à Tarascon.