Le séisme annoncé n’a pas eu lieu. Lorsque nous avions dégonflé la baudruche sondagière qui nous annonçait, selon par exemple France 3 : « un séisme en Paca. Le Rassemblement national est largement favori des élections régionales des 20 et 27 juin prochains » nous nous sentions un peu seuls. Or les chiffres démentent les mauvais augures, sans pour autant dresser un paysage mirifique. Mais nous sommes loin des abysses annoncés.
L’abstention est forte certes. Mais en programmant des élections au lendemain d’un déconfinement traumatisant et balbutiant fallait – il s’attendre à un rush républicain. Les candidats n’ont pas pu faire une campagne normale et chacun a plus envie de penser à l’Euro 2021 ou aux prochaines vacances qu’aux illisibles compétences des départements et des régions. Mais, certainement du fait de la médiatisation le niveau d’abstention n’est pas ici le pire de France. Deuxième fait que nous avions déjà détecté dans les sondages, Thierry Mariani avec 36,38% des voix est loin du score de Marion Maréchal le Pen qui dépassait les 40% en 2015.
Renaud Muselier lui fait quasiment dix points de plus que Christian Estrosi (26,5 %) il y a six ans, ce qui légitime son alliance avec les macronistes.
Governatori prêt à fusionner avec la liste de Muselier
Le niçois Jean-Marc Governatori de Cap écologie, fort de ses 5,28% se veut faiseur de roi en négociant son ralliement avec Renaud Muselier au prix d’une fusion et d’une dizaine de sièges. Mathématiquement celui qui se veut écologiste et centriste détient les quelques points qui font la majorité régionale. Rappelons qu’au second tour la liste qui arrive en tête, quel que soit son score, remporte plus de la moitié des 123 sièges de l’assemblée (1). Si Jean-Marc Governatori a déclaré urbi et orbi qu’il allait parler à Renaud Muselier, le principal intéressé n’a pas encore confirmé avoir ouvert telles négociations. Ces palabres vont durer jusqu’à mardi 18 heures maximum, horaire du dépôt en préfecture, ce temps étant matériellement très court pour concevoir, imprimer et acheminer le matériel électoral.
La gauche retrouve le score de Christophe Castaner avec 16,89%, mais Jean-Laurent Felizia estime que « les citoyens de gauche attendent autre chose que l’effacement de leurs idées, de leurs valeurs. (…) Nous avons décidé de maintenir la voix de la gauche et de l’écologie au second tour de l’élection », a-t-il annoncé face aux caméras de télévision. Pas question de retrait. La gauche a su mobiliser au premier tour dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-de Haute-Provence Pour obtenir, entre 10 et 15 sièges dans l’hémicycle, la gauche joue Mariani perdant. Un pari risqué.
Lien utile :
Retrouvez les résultats des élections départementales par canton et par département pour les élections régionales
(1) Au second tour, la liste qui a obtenu le plus grand nombre de voix obtient une prime majoritaire de 25% du nombre de sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la proportionnelle à la plus forte moyenne entre toutes les listes qui ont obtenu au moins 5% des suffrages exprimés. La liste arrivée en tête reçoit donc le plus grand nombre de sièges qu’elle ajoute à ceux obtenus par la prime majoritaire. Elle est ainsi quasiment assurée de détenir la majorité au sein du conseil régional.